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Une douleur fracassante réveilla Alex. Dès qu'il ouvrit les yeux, il ne put s'empêcher de crier et pour cause, tout son corps brûlait comme s'il s'était retrouvé sous de l'huile bouillante. Souffrant, il tenta de se lever malgré tout et là, la stupeur le frappa. Seuls ses yeux répondaient, le reste de son corps était comme enfoui sous une couche de béton et endormi. Incapable de bouger, il observait le plafond.

Seule chose à faire. Celui-ci lui parut normal, mais rien ne lui indiquait qu'il se trouvait dans sa chambre, ce qui l'apeurait. De plus, il peinait à respirer ; chaque inspiration lui causait des douleurs dans la poitrine. Il espérait que les effets se dissipent rapidement.

Il dut attendre une dizaine de minutes avant que les sensations ne reviennent et qu'il puisse sentir le doux contact de ses draps. Il écarquilla les yeux sous la surprise, il n'y comprenait rien. Il s'était évanoui au sol. Il se mit à trembler et sa respiration se saccada davantage et la douleur s'intensifia.

Quelqu'un s'était introduit chez lui, l'avait assommé et drogué. S'il s'agissait bien d'une drogue. Il redoutait le pire, que s'était-il passé ? Quand, enfin, ses doigts purent bouger, la souffrance se dissipa. Alors il se releva d'un bond, puis cria ; une violente douleur fracassa son crâne. Il n'avait mal nulle part ailleurs, signe qu'aucune expérience ne fut menée sur lui. Dès qu'il bougeait, sa tête tournait et sa vue se brouillait et se parsemait de taches noires. Soudain, un terrible pressentiment lui donna des sueurs froides. Rien ne lui permettait de savoir où se trouvait son agresseur.

Alors qu'il réfléchissait, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, il souffla, soulagé. Son père venait sûrement de rentrer, le danger était donc écarté. Pour se rassurer, il empoigna son téléphone. Dix-neuf heures. Il souffla, c'était bel et bien lui. Alors, il se leva et avança malgré les fourmillements dans ses jambes et ces légers maux de tête. Il s'appuya contre son bureau en attendant que ces démangeaisons partent et une fois fait, il se dirigea vers la porte. Au même moment, son père monta les marches. Il reconnaissait ses pas lourds sur les marches ; ce son se répercuta au plus profond de son esprit qui bourdonna à nouveau. Dès que son père arriva, la première chose qu'il vit fut sa remarque.

— Tout va bien ?

Comment lui dire la vérité ? Sa mère se disputait avec un inconnu qui s'était camouflé dans sa chambre puis l'a assommé et drogué avant de disparaitre. Il ne le croirait jamais, c'était trop absurde et impensable. Mais sa mère, elle, devait connaitre la vérité. Après tout, elle parlait à cet intrus. Elle l'a même laissé chez eux à la merci d'Alex.

— Oui, mentit-il.

— Je vois bien que tu mens.

Son père soupira avant de passer à autre chose. Alex, lui, plissa les yeux, il lui semblait l'avoir entendu parler alors qu'il venait de se taire. Cependant, cette voix paraissait réelle bien qu'altérée, comme si elle provenait d'ailleurs. Comme s'il venait de percevoir ses pensées. Il écarquilla les yeux. Que lui arrivait-il ? Son imagination lui jouait des tours, forcément. Non ? Il en frissonna.

— Tu sais où est ta mère ?

— Je t'assure que ça va. Maman a juste dit qu'elle devait faire une course.

Perturbé, Alex fixa son père durant un instant. Et là, l'effroi l'envahit. Un flot de paroles atteignit ses oreilles en un seul cri, telle une vague gigantesque le frappant de plein fouet.

Une course à cette heure ? Autant cuisiner dès maintenant. J'espère qu'il reste du poulet. Et moi qui voulais me reposer.

— Je vais préparer à manger en l'attendant, elle ne devrait pas tarder.

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