Chapitre Onzième

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La bonne nuit de sommeil que Vincent espérait ne se déroula pas exactement comme il l'avait prévu. En effet, il lui manquait une donnée cruelle lors de l'élaboration de sa théorie. Celle concernant le sommeil de Nicolas. Après avoir longuement discuté de tout et de rien ; d'anecdotes que le policier commençaient à raconter et que son ami ne pouvait s'empêcher de finir, de la vie qu'avait peut être vécu Lecompte avant son amnésie, les deux hommes s'étaient couchés ; éreintés. L'inspecteur n'avait pas eu une seule fois l'occasion en une semaine de se reposer une soirée entière. Aussi cette perspective l'avait mis en joie. Avant qu'il réalise qu'il partageait son lit avec l'homme qui bougeait sans doute le plus en dormant de tout l'hexagone, sans compter les phrases sans queue ni tête qu'il articulait à moitié.

Aussi après multiple coup de genoux dans les côtes l'homme de loi s'était résigné à prendre une deuxième couverture pour s'installer par terre. Il savait très bien qu'il le paierait le lendemain matin, pour le moment cependant il n'y accordait pas énormément d'importance. Il espérait simplement rejoindre Morphée le plus rapidement possible et surtout ne pas le quitter avant longtemps. Son organisme avait besoin de cela. Autrement son corps finirait par lâcher... ou son esprit. Dans tout les cas le résultat ne serait pas agréable à regarder ni à vivre. C'est donc sans plus de problème qu'il s'était laissé glisser dans le pays des songes.

Sans doute ses conditions d'endormissements avaient été propice au réveil flou qu'il vécut le lendemain matin. Ne sachant plus très bien où il était il se cogna la tête à une chaise présente dans un coin de la chambre. Il ne reconnaissait pas l'environnement qui l'entourait et pendant un moment la panique le pris, avait-il replongé dans l'alcool ? Cette idée eu au moins le mérite de le sortir totalement de l'état comateux dans lequel il se trouvait. Non, il n'avait pas bu. Il se souvenait très bien de sa soirée. Comment, sur un conseil de Nicolas, il avait quitté la capitale pour prendre un bol d'air et pouvoir appréhender l'affaire d'un nouvel œil. Quand à sa présence au sol ? L'hyperactivité de l'amnésique dans son sommeil l'y avait contraint. Ce dernier ne bougeait d'ailleurs plus. Seul sa respiration lente et régulière allié au reflux régulier des vagues dehors perçait le silence de l'hôtel. Il était encore tôt, en déduisit Richards en se levant. En effet, les chiffres du récepteur de télévision indiquait six heure moins dix.

Vincent était loin d'avoir eût droit à sa longue nuit de sommeil réparatrice. Mais une fois réveillé il savait très bien qu'il serait dans l'impossibilité de se rendormir. Passant la couverture sur ses épaules il se dirigea donc vers la salle de bain en ayant dans l'idée de faire un brin de toilette. Idée qui n'aboutit pas malgré un bon commencement. L'homme avait bien vidé sa vessie dans les toilettes, il avait bien mit l'eau à couler en attendant qu'elle devienne chaude pour se laver le visage. Il était bien sûr dans l'incapacité de se brosser les dents après son départ précipité — il ne se promenait pas constamment avec un nécessaire de toilette sûr lui. Nicolas avait demandé à la réception ce qu'il lui fallait. Mais il était évidemment impossible qu'il s'en procure aussi pour Vincent qui se contenta donc d'un rinçage de bouche au dentifrice.

Alors que le lavabo se remplissait l'inspecteur rallumait son téléphone, qu'il avait coupé dès son départ de Paris, il vérifiait seulement si rien d'important ne s'était passé. Ce n'était pas le cas. La vingtaine d'appels manqués ne présageait rien de bon. Une bonne dizaine de message lui avaient également été envoyés. Il décida de commencer par ceux-ci. Deux étaient de Frank, l'un des seuls amis qui lui restait mais qui avait déménagé à Nantes l'année précédente. Ce dernier lui demandait pourquoi son téléphone était coupé en l'implorant de ne pas faire une connerie... Vincent le rassura, il ne comptait pas se suicider dans un avenir proche. Les autres SMS provenaient de Romane, le commissaire Gauthier et Céline. Céline Hoffman était la médecin légiste en charge de l'enquête. Vincent avait travaillé de nombreuse fois avec elle et l'appréciait. Certes la femme n'était pas un exemple de sympathie, sans doute à cause de son contact prolongé avec les cadavres, mais elle faisait un travail excellent dont le policier n'avait jamais eu à se plaindre. Sans compter le fait qu'elle ne lui mettait jamais la pression lorsque ses enquêtes piétinait. Le message était court, lui apprenant juste que les victimes n'avaient pas étés agressés sexuellement comme les médias le supposaient. En revanche sur le poignet de l'un des garçonnet elle avait relevé un bleu, peu marqué, mais un bleu tout de même. Ce qui sous-entendait que l'enfant s'était débattus. Elle pouvait supposer, avec soixante-dix pour cent de chance d'avoir juste, que l'agresseur portait une alliance. Une faible information en soit, mais étant donné le nombre trop maigre de preuve de l'enquête tout était bon à prendre.

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant