Chapitre Vingt-Deuxième

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Nicolas ouvrait doucement les yeux. Il ne se souvenait pas s'être endormi. En réalité il ne se souvenait de pas grand-chose avant son sommeil. Alors qu'il contemplait avec confusion le plafond blanc dans la pénombre d'une chambre qui lui était manifestement inconnue une impression de déjà vu se fit sentir. Il se souvint de son réveil en plein milieu de Paris, de son amnésie et d'à peu prêt tout ce que cela avait entraîné. Un sourire ironique ornait ses lèvres, au moins cette fois il n'avait pas oublié qui il était, c'était déjà pas mal.

Lecompte tenta de se lever et lâcha un grognement. Il retomba aussitôt. La jonction entre son cou et son épaule lui faisait affreusement mal, la douleur se prolongeait le long de son bras lui donnant l'impression que des centaines d'aiguilles le transperçaient. Avant même que sa tête ait retrouvé l'oreiller sur lequel elle était posée, avant la vaine tentative de se lever qu'il venait de faire, la porte de la salle dans laquelle il se trouvait s'ouvrit.

L'amnésique tourna la tête vers le nouvel arrivant habillé d'un blouse blanche et un air surpris sur le visage. Sans hésiter une seule seconde Nicolas chercha en lui toutes les réponses aux questions muettes que la situation dans laquelle il était lui posait. Il se trouvait donc dans un hôpital, ce qui expliquait le décor étranger auquel il était confronté, il y avait été admis un peu plus d'une semaine auparavant après avoir été profondément touché à la sous-carotide, quelques millimètres de plus et il ne survivait pas. Cette première nouvelle le secoua quelque peu, il venait de frôler la mort. Les médecins ne s'étaient pas prononcés sur son état, ce qui signifiait qu'il ne croyait pas réellement à sa sortie du coma. Cela justifiait l'air ahuri de Tom Rolez, qui était de garde cette nuit là, devant le patient éveillé.

« Bonjour, fit Nicolas se souvenant des enseignements de Vincent en matière de politesse.

— Je euh... bonsoir monsieur Lecompte. Je... veuillez m'excuser un instant. »

L'infirmier sortit la tête de la pièce et cria à l'une de ses collègue de prévenir le médecin garde que le patient de la chambre deux-cent-trois était sortit du coma. Il revint ensuite dans la fameuse salle deux-cent-trois pour s'enquérir de l'état du dit patient.

Les informations qui circulaient devant les yeux de Nicolas étaient trop rapide, si bien qu'il ne pouvait les assimilés. Il n'était pas encore en pleine forme. Alors qu'il se sentit défaillir il arrêta immédiatement de lire en l'aide soignant, il fallait qu'il reste conscient.

« Je suis désolé pour cela, reprit l'infirmier Rolez. Je m'appelle Tom. Je suis infirmier ici, je... j'ai été un peu pris par surprise par votre réveil parce que cela fait plus d'une semaine que votre état semblait critique... Je vais essayer de m'assurer que tout va bien d'accord. Est-ce que vous pouvez parler, vous pouvez m'entendre ?

— Oui. »

L'homme ne souhaitait pas se limiter à une réponse aussi laconique, seulement sa gorge était sèche et chaque mot envoyait une nouvelle onde de souffrance dans son corps déjà meurtri. Sa voix était rauque et l'infirmier reprit soudainement son professionnalisme. Il ne devait pas se laisser impressionner par une sortie de coma inattendue, son métier était de s'assurer que son patient allait bien. Il emplit donc un verre d'eau au lavabo de la chambre avant de le porter aux lèvres de Nicolas qui tendait déjà son bras droit pour le prendre avant de le laisser retomber une fois de plus face à la douleur.

« Il vaudrait mieux éviter de bouger pour l'instant, conseilla Tom. Le médecin ne va pas tarder à arriver pour vous examiner. Je vais juste vérifier quelques réflexes de base pour commencer. »

Lorsque le patient eût finalement bu tout le liquide qui lui était offert il se rendit compte de la soif qui le tiraillait. Il voulait encore de l'eau. Pourtant il n'en demanda pas, il avait peur de sentir encore ses cordes vocales s'enflammer.

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant