Chapitre Quinzième

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Le soleil avait disparu depuis longtemps à l'horizon et une nouvelle tempête faisait rage au-dessus de Paris. Vincent était assis à son bureau, penché sur toutes les informations que son équipe et lui avaient recueilli. La pluie cognait violemment contre sa fenêtre, le bruit monotone l'aidait à se concentrer. Il aimait entendre l'eau couler. En revanche la sonnerie de son téléphone était nettement moins agréable pour son ouïe. Sans même prendre le temps de regarder le nom de la personne qui osait le déranger il décrocha.

« Allô inspecteur... Richards à l'appareil, annonça-t-il machinalement.

— Vincent. Tu as encore merdé. »

Le policier sursauta face au ton glacial de son ex-femme. Il leva aussitôt les yeux des feuilles qui s'étendaient devant lui et le derrière de la chaise en cuir dans lequel il reposait.

« Merde, Sylvie. Je suis vraiment, vraiment désolé. Est-ce que Gabriel dort déjà ?

— Non, il est autorisé à se coucher plus tard aujourd'hui comme c'est un jour spécial. Il est encore devant la télé. Il m'a demandé quand est-ce que tu allais venir... Six fois.

— Je... je suis vraiment désolé. Vraiment ! J'allais passer tout à l'heure mais notre enquête a soudainement pris un virage important. Je n'ai pas eu d'autre choix que de...

— C'est bon Vincent. J'en ai assez de tes excuses. Je les ais supporté pendant assez longtemps tu sais. Je pensais juste que pour l'anniversaire de ton fils tu ferais un effort... Après tout tu as arrêté de boire. J'avais le fol espoir que tu ais peut être changé... Ce n'est pas le cas. Je te le passe. Essayes au moins d'avoir l'air heureux pour lui et désolé de n'avoir pas pu venir. Tu as gâché sa journée. »

L'inspecteur voulait ajouter quelque chose mais il comprit que cela ne servait à rien. Sa mâchoire se serra en même temps que sa gorge.

« Papa ?fit une petite voix à l'autre bout du combiné.

— Salut fiston ! Ça va ! Tu as passé une bonne journée ? Tu t'es bien amusé ?

— Oui ! Il y avait une fête après l'école ! Il y avait presque tous mes amis : Karim, Ismaël, Jérémy, Karen, Hind et même Louise ! En plus maman avait fait un super gâteau !! C'était trop bon ! Et j'ai eu des dominos, un puzzle et un voiture télécommandé ! C'est trop cool !

— Ah j'imagine ! Tu es grand garçon maintenant !

— Oui ! C'est ce que maman m'a dit !

— Je suis fier de toi ! T'es mon champion !

— Merci ! Mais... papa... Pourquoi est-ce que t'as pas pu venir...

— Ah... Hum champion c'est compliqué. Je devais arrêter des méchants...

— Comme les vilains dans les films...

— Oui !

— Mais papa, tu passes ton temps à arrêter des vilains. Dans les films une fois que le vilain est arrêté le héros peut rentrer chez lui...

— C'est vrai... Je t'expliquerais pourquoi j'ai pas pu rentrer la prochaine fois que je te vois. D'accord ?

— D'accord !

— Allez mon chéri, papa doit y aller il a des méchants à arrêter. Mais n'oublie pas que je t'aime hein !

— Moi aussi je t'aime ! Bisouuuuu.

— Bisou !

— Attends maman veut te parler !

— D'accord, passe une bonne nuit !

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant