Chapitre Vingt-Septième

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Nicolas et Vincent ouvrirent les yeux presque simultanément sans même le savoir. Alors que le premier lisait le mot laissé par le premier en sentant son cœur s'accélérer le second était prêt à arrêter celui qui avait mis le premier dans un lit d'hôpital. L'inspecteur descendit du bus au moment ou Lecompte reposait le mot et tentait de comprendre ce qu'il s'était passé en si peu de temps. La vieille au soir son ami lui avait dit qu'il ne parvenait pas à trouver le lieu correspondant à la description qu'il lui avait donnée, maintenant il était en route pour l'arrêter et les indications qu'il avait données étaient justes à tout point de vue. Son rythme cardiaque ne se calmait pas, il avait peur pour son ami qui, à des centaines de kilomètres de là, était en train d'enfiler le gilet par balle qui faisait partie de sa tenue d'intervention.

La docteur de Nicolas choisit ce moment-là pour entrer dans la pièce, elle n'était pas seule accompagnée d'un kinésithérapeute. Elle venait lui annoncer que sa rééducation allait pouvoir commencer, les dons de Nicolas étaient totalement rétablis depuis qu'il avait récupéré son énergie et ses lunettes.

« Bonjour Monsieur Lecompte, lança Lorenz. Est-ce que vous allez bien aujourd'hui ?

— Euh... Oui... comme d'habitude...

« Alors Vincent, tu te sens prêt ? lançait Olivier Gauthier à son subalterne avec le sourire de celui qui a conscience que toute la gloire de l'opération lui reviendra.

— Oui, il faut qu'on en finisse une fois pour toutes...

« Je vous présente Rémi Cordier, il va vous aider à vous remettre sur pied. Même si aujourd'hui il n'est là que pour se rendre compte de votre état.

— Enchanté, Monsieur Lecompte, sourit le soigneur en tendant sa main au blessé qui la serra en tentant de réprimer la grimace de douleur que ce geste lui causait.

— Moi de même, j'ai hâte d'être remis sur pied !

« Chef, fit timidement Martin Gardi qui s'équipait près de Vincent, je suis pas sûr d'être prêt pour une mission aussi importante...

— C'est normal, c'est la première mission. Moi aussi j'étais dans cet état la première fois. Tu n'auras jamais l'impression d'être prêt avant une mission, si tu as l'impression de l'être c'est mauvais signe. Tu risques de baisser ta garde !

— Mais...

— Si j'ai insisté pour que tu viennes c'est que je sentais que tu en étais capable d'accord, déclara Vincent. Si tu n'arrives pas à te faire confiance, fais-moi confiance.

« Je vais vous demander de lever le bras gauche s'il vous plaît. » demanda Cordier.

Nicolas s'exécuta et ne put réprimer un grognement cette fois-ci. Cependant il fut surpris de lui-même, il ne s'attendait pas à pouvoir le déplacer autant. En à peine quelques jours, il avait déjà commencé à récupérer. Il lut en Rémi le même étonnement.

« C'est bien, fit ce dernier. Très bien même... Le bras droit à présent ?

« D'après les informations qui nous sont parvenues, Adrian Jacinto sortirait de chez lui pour se rendre au point d'eau tous les jours entre dix-sept heures et dix-huit heures, annonça Olivier Gauthier face à ses agents. C'est une fenêtre assez large, il nous faudra donc être très prudents. Il est possible que le suspect change ses habitudes. Nous allons nous séparer en trois unités. La première, que je dirigerai, sera placée aux alentours de la maison, la deuxième dirigée par Anissa Remords sera placé près du point d'eau, Vincent Richards s'occupera du troisième groupe qui sera installé tout le long du chemin suivi habituellement par Adrian pour rejoindre le point d'eau. C'est ce groupe qui sera normalement en charge de l'arrestation qui aura lieu lors du retour de l'homme à sa planque, on évitera ainsi le risque de le voir faire demi-tour pour s'y réfugier en lui bloquant toute fuite possible. Compris ?

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant