Chapitre Douzième

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Cela faisait presque un mois que l'inspecteur s'était plongé dans son travail submergé par les nouvelles informations et l'envie d'arrêter le malade qui se promenait encore en liberté. Lorsqu'il se laissait ainsi dépasser il perdait toute notion du temps se concentrant uniquement sur son but. Il oubliait de vivre, l'affaire passait au premier plan écrasant tout sur son passage. Certes il avait parfois rendus visite à sa famille ou à Nicolas pour décompresser. Néanmoins ces pauses ne dépassaient jamais deux heure. C'était le temps pendant lequel il était capable de mettre l'affaire de côté. Et si entamer le sujet avec l'amnésique n'était pas plus problématique que cela il ne voulait pas partager avec ses enfants l'horreur auquel il faisait face. Alors lorsque enfin le rythme ralentit et qu'il décida de réellement se poser il préféra d'abord contacter Lecompte. Au moins si son esprit dérivait de nouveau sur les meurtres il ne traumatiserait pas sa descendance.

Seulement après avoir composé le numéro de son ami il fût étonné d'être redirigé vers le répondeur. Jamais l'autre homme n'avait été assez occupé pour ignorer l'un de ses appels. L'inspecteur resta un moment interdit devant cette situation, se demandant si cela devait l'inquiéter au point de faire un saut par l'appartement de son ami. Après un moment de réflexion il se dit que Lecompte pouvait se débrouiller seul après tout. Contrairement à ce que l'on pouvait penser ce n'était pas un enfant... du moins pas exactement. Sans compter que Richards n'était pas rentré chez lui depuis plus d'une mois, préférant une chambre d'hôtel loin des journalistes. L'inspecteur était impatient de rejoindre sa demeure pour une fois, il commençait à sentir le point des années sur ses épaules et la fatigue le tirait vers le bas. Après avoir contacté un voisin pour s'assurer que les médias avaient bien fini par se décourager il regagna donc enfin son lit. Avant de se laisser tomber sur son matelas il envoya tout de même un dernier SMS à l'amnésique pour lui demander si tout allait bien.

La piste des photographies postés sur internet n'avaient pas été totalement infructueuse sans mener toutefois directement au tueur. Le site, via lequel les images avaient été mises en ligne, avait été fermé avant qu'un quelconque journaliste tombe dessus si bien que l'affaire commençait à être oubliée par les médias au profit de la disparition mystérieuse d'une famille entière dans le nord de la France. Maintenant que la pression était retombée Vincent était parvenu à s'entourer d'autres femmes et hommes de lois pour l'épauler. Même si Romane et lui étaient toujours en charge de l'enquête un groupe entier était maintenant sous leurs responsabilité. Le comissaire Gauthier leur avait assuré que leur poste n'était pas en jeu, il commençait lui aussi à ressentir une pression. L'inspecteur avait ainsi convaincu Camélia Amara de le rejoindre, ce qui l'avait grandement aidé. Camélia était une jeune femme d'à peine vingt-deux ans à la peau mate qui était tombée amoureuse de l'informatique dès son plus jeune âge. Dans un monde de plus en plus connecté elle avait vite compris que cette maîtrise l'élevait au dessus du communs des mortels. Dès le collège elle s'était arrangé pour modifier ses bulletins, où trouver de quoi faire chanter ses professeurs en ligne. Tout la destinait à continuer une carrière dans la délinquance avant un brutal changement de comportement en arrivant au lycée. La jeune fille avait finalement choisit de rejoindre les forces de l'ordre et de mettre ses compétences au service du bien même si cela payait moins bien.

Elle avait donc été la pièce maîtresse de l'avancée de cette enquête. Après avoir verrouillé le site elle avait fait en sorte que les photos ne puissent pas être postés sur le net sans qu'elle en soit immédiatement avertie. Cela concernait également le Dark-web, lieu de liberté informatique aux dangers illimités. La jeune femme s'était également chargé de retracer l'adresse IP qui pouvait la mener à l'ordinateur dont les photos émanaient. Seulement le tueur, si c'était bien lui qui avait décidé de partager son « œuvre », avait été assez malin pour se dissimuler derrière de nombreux écrans de fumés qui avait rendu sa géolocalisation impossible. Depuis deux semaines elle s'efforçait donc de retracer la provenance initial des photos, sans succès. Cela n'avait pas pour autant découragé l'inspecteur Richards La simple mise en ligne de ses photos sur le net fournissait de nombreux indices quand à la personne recherchée.

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