Chapitre Treizième

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L'université avait cet avantage de se trouver à seulement dix minutes à pied du lieu de vie de Nicolas. Dix minutes durant lesquels l'homme tenta de joindre Vincent sans succès avant de lui envoyer un message pour lui signifier que tout allait bien mais que son téléphone était coupé parce qu'il était en cours. Il se demanda si il avait dit à son ami qu'il reprenait ses études... Il n'en était pas sûr. Peu importe, il lui expliquerait lorsqu'ils se verraient. Même si ce n'était pas ce que l'amnésique attendait de leur prochaine rencontre. Ce qu'il voulait c'était plus d'informations sur le tueur, plus d'indices. Surtout savoir que l'enquête avançait. Voir Richards au bord de l'épuisement avait été un choc pour lui. Lecompte savait très bien que la seule chose qui restait à l'inspecteur était son travail. Si même cette partie de sa vie devenait un échec il ne savait pas ce qu'il adviendrait de lui...Les rares fois où il l'avait aperçu, depuis leur escapade dans l'ouest, le policier semblait mieux se porter, certes il était encore fatigué, cependant dans ses yeux brillaient une lueur qui montrait que si son corps était à bout son esprit se portait bien. Cela avait rassuré le tout nouvel étudiant.

Atsuko, elle, avait été mise au courant de son entreprise dès le début. Elle l'avait d'ailleurs aidé à faire les diverses démarches administratives nécessaire à son intégration en licence de géographie. La femme l'avait aussi briefé sur le comportement des étudiants en première année et le fait que cela allait le changer des adultes qu'il fréquentait majoritairement jusqu'à présent. C'était sans doute cette préparation mentale qui avait fait en sorte qu'il n'abandonne pas dès le premier jour les cours. L'étudiante l'avait elle aussi contacté durant son cours lui demandant de ses nouvelles et contrairement à l'inspecteur elle décrocha dès la deuxième sonnerie.

« Nico ?fit-elle

— Bonjour Astuko, comment ça va ?

— Aucun problème de mon côté. C'est plus pour toi que je m'inquiète ! Tu te fais à la vie d'étudiant ?

— Ça peut aller. Les gamins me regardent de moins en moins bizarrement.

— Et bien, c'est déjà un bon début ! Non ?

— Oui, je suppose.

— Tu veux qu'on se voit un moment ce week-end pour discuter ? Parce que là je suis un peu prise par ma thèse...

— Ouais ! Bien sûr ! Pas de problème ! Ça me ferait plaisir ! On dit samedi ?

— Vers midi trente ? Dans la brasserie de notre premier repas ?

— D'accord ! Pas de soucis ! Du coup je vais te laisser si t'es occupée...

— Oui, et vraiment désolée de pas pouvoir te parler plus longtemps. À samedi !

— À samedi ! »

L'amnésique était arrivé devant sa porte et raccrocha au même où il l'ouvrait. Déposant ses clés au clou dans le mur aménagé à cet effet il se débarrassa de ses chaussure et déboutonna le haut de sa chemise. Du regard il balaya l'appartement tout droit sortit d'un magazine. Plus le temps passait moins les meubles qu'il avait choisit lui plaisaient. Il ne savait pas si c'était seulement parce qu'il avait passé trop de temps en leur compagnie ou si ses goûts commençaient peu à peu à revenir. Il n'espérait presque plus retrouver ses souvenirs malgré des visites régulières à l'hôpital dont-il était en quelque sorte devenu la mascotte.

L'homme hésita entre un instant de repos bien mérité ou se mettre directement au travail. Il opta finalement pour la deuxième option. Ces derniers temps ces nuits étaient de moins en moins calme. Elles devenaient même éreintantes. Sans doutes les soirées orageuses de la capitale y étaient pour quelque chose. Il trouvait dans le bruit des gouttes qui tombaient et des violents coup de tonnerres quelque chose de reposant. Autrement dit, il était loin d'en avoir peur. Pourtant lorsque ces derniers le sortaient de son sommeil il éprouvait toujours un certain malaise...

Le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant