Chapitre Dix-Septième

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« Je suis désolé... je ne peux rien te dire, annonça Nicolas. Ça ne me dis rien.

— Bon... ce n'est pas un problème. Je me doutais bien que ça ne donnerait pas grand-chose. Les visages sont en cours d'identifications, quand je pourrais tous les convoquer pour les interrogatoires je me débrouillerais pour te faire venir. Ça marche ?

— Oui, bien sûr !

— Sur ce, je vais y aller. Je pense que tu as besoin de sommeil. Et moi aussi. Désolé d'être venu aussi tardivement au passage... »

L'inspecteur s'était levé et prenait déjà la direction de la porte. Il fallait qu'il quitte la salle au plus vite sans pour autant laisser penser à Lecompte qu'il le fuyait.

« Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas grave, demain c'est samedi... ou plutôt on est déjà samedi. Je n'ai pas de cours aujourd'hui... reprit ce dernier.

— Ah oui, c'est vrai. J'ai un peu perdu le compte des jours de la semaine. Bonne nuit quand même !

— Bonne nuit ! À une prochaine fois ! »

Le policier fit un dernier salut à son ami avant de s'engager dans la cage d'escalier. Quand il fut sur de ne pas pouvoir être aperçus par l'amnésique il relâcha son souffle. L'homme insistait pour ne pas être traité comme un enfant, pourtant la réaction qu'il avait eu s'en approchait. Il n'avait pas su maîtriser sa colère, tout comme un enfant lorsqu'il n'avait pas ce qu'il souhaitait. Cela ne le rassurait que très peu. Certes, c'était lui qui lui avait proposé de rejoindre les rangs de la police. Mais plus le temps avançait moins cette décision lui paraissait judicieuse... Il avait appris à connaître Nicolas comme un ami, pas comme un collègue. Il n'était pas sûr de vouloir mixer les deux parties de sa vie...

Au moment même où ces pensées lui vinrent en tête il reçut un SMS. « Envois moi les noms des suspects quand tu les auras s'il te plaît ! - Nico ». Un nouveau soupir s'échappa des lèvres de l'inspecteur... Pour le moment il allait tenter de travailler avec Lecompte. Si cela ne marchait pas il verrait comment faire...

Nicolas passa la soirée à se remémorer son entretien avec le policier. Sa colère avait disparu et il regrettait de plus en plus son emportement. À un moment où Vincent pensait justement qu'il ne pouvait pas lui faire confiance, il aurait du garder son calme, lui montrer qu'il était capable d'endurer la pression... Il serra la mâchoire et se retourna dans son lit. Au-dessus de lui un coup de tonnerre résonna, faisant trembler les vitres de son appartement. Il ne s'en formalisa pas et tenta une nouvelle fois de rejoindre le monde des songes.

Atsuko avait décelé, dès les premières secondes où elle l'avait aperçu, que quelque chose n'allait pas chez Nicolas. Son air toujours jovial et un peu perdu était assombris par une ride sur son front... Elle l'interrogea donc copieusement à propos de son entrée à l'université, songeant que le problème auquel il faisait face devait forcément venir de ce changement soudain. Mais la piste ne donna rien. L'homme avouait ne pas s'être totalement bien intégré, pour ne pas dire pas du tout, avec les autres élèves mais cela ne le touchait pas plus que cela. Finalement, après diverses manœuvres n'aboutissant pas elle décida de le confronter directement. Confrontation à laquelle le nouvel étudiant s'attendait. Depuis qu'il avait mit les yeux sur elle il avait lu sa détermination à l'aider. Il se demandait depuis un peu plus d'une demi-heure si il pouvait accepter cette aide...

« Bon... tu peux me dire ce qui ne va pas tu sais. Ça se voit que t'es pas bien ! »

C'était le moment de prendre une décision. Il allait lui dire oui, il allait accepter son aide et tout lui expliquer. C'était ce qu'il avait décidé avant de se dire qu'un adulte n'avait pas besoin d'aide, qu'en agissant ainsi il se rapprocherait de l'enfant que Vincent voyait en lui. Pourtant cette décision aurait pu changer de nombreuses choses... Chaque décision que nous prenons nous mène vers un chemin, parfois nous nous engageons dans des détours sans nous en rendre compte. Et c'était ce que venait de faire Nicolas. Il se débrouillerait pour aider Vincent à retrouver le tueur et lui prouver qu'il pouvait être utile !

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