Il fallait que je pose la question qui me trottait dans la tête :
- Vous avez essayé de me tuer quand la plateforme s'est effondrée ?
Ben ricana comme une hyène puis répondit :
- On n'est pas des assassins.
Ce qui confirma ma première intuition, et permit de baisser mon niveau de stress qui était, je pense, à son maximum.
- Non, reprit Killian. Mais le plan ne s'est pas passé comme prévu.
- C'est bien vous trois qui avez envoyé des menaces ? Vous qui avez demandé une rançon à Dimitri ?
- Oui. Mais alors ce n'est pas une mince affaire ! On a tout fait pour vous éloigner l'un de l'autre. D'abord avec l'aide de Ben. Puis les mots devaient ajouter de la confusion. Nous guettions l'opportunité, on n'y croyait plus lorsque que tu as filé en voiture, et par chance avec Robine. Ben a eu une bonne intuition lorsqu'il a subtilisé la batterie de secours.
Cette bande de salopards, pensais-je avec dégoût.
- On voulait juste de l'argent et filer sans être inquiété par les flics. Ça devait marcher. Dimitri devait croire à ton kidnapping, toutes les menaces visaient à ça, mais nous devions vous éloigner pour t'isoler. Tu devais revenir avec l'aide de Robine au bout de vingt-quatre heures, ça aurait suffi le temps que Dimitri verse la rançon, rongé par l'angoisse. Tu serais revenue, il aurait compris que vous vous étiez fait bernés, mais l'argent aurait déjà été encaissé sur un compte inconnu. Robine aurait terminé le séjour dans son rôle de chauffeur innocent, loin de tout soupçon, nous vous aurions laissé en paix et vous n'auriez jamais rien su.
- Mais voilà qu'Angus s'est pointé, ruinant tout le plan ! pesta Robine.
J'entendais ce qu'ils disaient, refaisais le lien entre les différentes phases du voyage.
- Robine, va les chercher ! Tu me ramènes Dimitri ! Trouve un prétexte : le capitaine va mieux ou Amanda a une surprise, qu'importe ! Tu le trouves et tu le ramènes ! ordonna Killian.
La jeune rousse s'exécuta et nous laissa avec les deux hommes.
- C'est toi qui as saccagé la salle de mariage ? demandai-je.
- Oui. Je pilotais tout depuis Paris, et je suis arrivé ici après.
- La Chloé Desneiges est dans le coup ? demanda Marion.
- Qui ?
- Rien, dis-je. Comment tu m'as retrouvée ?
- Mais tu es célèbre, Amanda, déclara-t-il avec dédain. Le succès de ton livre, ta visibilité, ton entreprise et ta vie parfaite...
Extraordinairement génial. Après la jalousie folle de Chloé, un autre psychopathe. De nombreux sentiments se mélangèrent, mais la culpabilité et une profonde tristesse s'emparèrent de moi. Je me revoyais dans ce bus après l'agression, je revoyais aussi celle du lycée, après le cours de sport. Alors quoi ? J'attirai la jalousie ? Serais-je toujours contrainte d'être sur mes gardes pour chaque chose qui faisait de moi qui j'étais. Comment des gens pouvaient-ils pour des raisons si arbitraires venir agresser d'autres personnes ?
