Kihyun

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Une violente crampe musculaire me sortie de mon sommeil profond. Jena était dans mes bras, elle dormait encore. Je ne voulais pas la réveiller mais la douleur était plus forte que ma détermination.

Mon visage était déformé par la douleur, si bien que je laissais échapper un cri malgré moi qui la réveilla.

Elle sursauta.

— Qu'est ce qui t'arrive ? S'inquiétait-elle immédiatement.

— Crampe, crampe, m'écriais-je.

— Où ? Paniquait-elle.

Elle enlevait la couette qui nous couvrait pour voir l'endroit de la souffrance. Elle m'aidait à étirer mon mollet gauche.

Nous venions de passer la nuit entière ensemble, à faire l'amour dans toutes les positions : dans le lit, dans la salle de bain, par terre, contre le mur... Et pourtant, ce moment-là était le plus intime. J'étais à la fois gêné et soulagé qu'elle le fasse sans aucune hésitation.

Mon muscle se détendit petit à petit. Je me sentais mieux. Jena mis une claque sur mon mollet et fonçait sur moi pour m'embrasser. Adieu délicatesse de cette nuit, nous avions passer une étape supplémentaire.

— Au fait... Bonjour, me dit-elle avec un grand sourire.

Elle était rayonnante et pourtant seule la lumière du rideau passait au travers.

— Bonjour toi. Tu sais que c'est de ta faute si j'ai mal. J'ai mal partout...

Elle souriait de plus belle, rougissant presque au souvenir de cette nuit.

— C'était bien. Ça faisait bizarre d'avoir autant de temps pour nous et être sûre que personne ne nous surprenne. J'ai adoré être avec toi.

— Moi aussi, soufflais-je en déposant un baiser sur son nez.

J'étais bien dans ce lit, ma petite amie secrète dans les bras. On avait allumé la télé et elle zappait de chaîne en chaîne.

— On devrait commander à manger. Je crève la dalle, se plaignait-elle.

— J'aimerai tellement t'emmener manger dehors, puis faire un peu de shopping et se balader main dans la main, mais on ne peut pas, soupirai-je.

— C'est le prix de notre mode de vie... Qu'est ce que tu veux manger ? Coréen ? Français ?

— Coréen. On fera français la prochaine fois.

Je descendais du lit pour aller prendre un peignoir histoire d'avoir quelque chose sur moi.

Jena s'était enveloppée plus ou moins dans le drap, elle avait les cheveux en bataille, mais totalement lâchés. Le combiné du téléphone coincé entre son épaule nu et son oreille, elle jouait avec le fil de l'appareil en commandant notre petit-déjeuner.

Je ne savais pas ce qui m'attirais chez elle, mais pour le moment j'étais bien et j'espérais que ça dure pour une fois.

— J'ai toujours rien fait pour mon anniversaire et c'est demain ! Je crois que je vais tout simplement annuler... annonça-t-elle en raccrochant avec le room service.

— On s'en occupe baby ! Arrête de t'inquiéter...

Elle me jeta un regard à me glacer le sang. Je savais qu'elle n'allait pas aimer, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. C'était sortit tout seul.

— Plus jamais...

— J'ai tellement de chanson où il y a baby dedans que ça devient naturel pour moi. J'y peux rien, me défendais-je.

— Il va falloir trouver autre chose. Oh ! J'ai une idée. Jena ? C'est pas mal ça non ?

— Tu sais très bien qu'on finira par s'appeler autrement. J'adore les petits surnoms dans un couple. Ça nous rapproche.

— Oui, je suis d'accord, sauf qu'on n'est pas ensemble officiellement. Il manquerait plus que ça t'échappe, sans faire exprès, et on sera grillés. D'ailleurs... À mon anniversaire, il ne faudra pas qu'on soit ensemble du tout. En groupe à la limite, mais c'est tout. Et pas de contact physique.

— Je te surveillerai de loin. Mais il faudra qu'on se trouve un moment pour nous deux quand même...

À la télé, une publicité du drama dans lequel Jena jouait venait d'apparaître. Elle se jeta sur la télécommande pour éteindre l'écran, juste au moment où le personnage masculin allait apparaître.

— Attends ! Mais c'était qui ?

— Personne. Tu verras quand le premier épisode sortira.

— J'ai pas besoin d'être jaloux, hein ?

— Non... répondit-elle avec une petite voix.

J'étais inquiet tout d'un coup. Pourquoi voulait-elle me cacher son partenaire ? Elle allait encore tourner des mois avec lui.

On mangeait le petit déjeuner en silence. Nous étions soudainement un peu en froid.

— Ça va, je ne demanderai plus pour ton collègue. J'attendrai vendredi quand l'épisode sortiera, finissais-je par dire.

J'en pouvais plus de ce silence.

— Tu le verras demain, il sera là.

— Ah. Tu l'as invité ? Demandais-je déçu.

— Oui, j'ai invité beaucoup de personnes du tournage.

— Oui, c'est normal...

Je n'allais pas faire le petit ami jaloux dans notre situation. Je voulais simplement me la jouer cool.

Le petit-déjeuner terminé, elle commençait à se préparer. On avait prévu d'aller marcher un peu au bord de la rivière Han, masqués, avec une casquette pour essayer de passer inaperçu.

Sauf que le téléphone sonna dans la chambre annonçant l'arrivée improvisée de Leena. C'était la panique totale pour nous. Si Leena découvrait qu'on avait jouer la comédie hier, elle serait folle de rage contre Jena, mais aussi contre moi. Et la dernière personne que je voulais avoir sur le dos, c'était bien elle.

Je saisis mes affaires qui était jonchés sur le sol un peu partout dans la chambre et je m'habillais en quelques secondes.

Sans même l'embrasser une dernière fois, je pris la tangente vers l'escalier de secours comme un amant qui allait être pris sur le fait.

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