Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2

Chapitre 4 -2/2

Alice Kyteler... Après quelques recherches sur Internet, un portrait se dessinait très clairement. Il s'agissait d'une femme de la noblesse, assez peu connu à l'exception peut-être d'historiens passionnés par la sorcellerie.

Pratiquant l'usure, elle ne semblait pas avoir été très appréciée, sans doute ce qui expliquait qu'elle ait été condamnée pour sorcellerie.

— Tu étais donc une sorcière à cette époque ?

— Non, pas à ce moment-là. J'ai fui l'Irlande avec la fille d'une amie qui, elle, était une sorcière. En ce temps, il n'y avait aucun besoin d'un radix fons si l'on descendait de sorcières. Les dons se transmettaient. Le radix fons était simplement utilisé pour appartenir à un clan, un coven. Un cercle qui se composait d'adeptes ayant prêtés allégeance à une seule descendance. Dans notre fuite, nous avons traversé des pays à la recherche de l'une des plus puissantes descendances de cette époque. Nous avons rencontré d'autres sorciers, et j'ai pu découvrir un monde peuplé de créatures sanguinaires. En ce temps-là, tout était différent d'aujourd'hui. Les humains croyaient encore au surnaturel et le décimait. Et avec les guerres inter-espèces existant déjà, il fallait se méfier de tous et de tout. Et chez les sorcières, il fallait également se méfier des covens auxquels tu n'appartenais pas.

— Tu avais un coven en vu ?

— Notre but était d'arriver jusqu'en Russie où une sorcière d'une rare puissance semblait s'y trouver. Bien qu'elle ait été morte depuis des siècles, des rumeurs parlaient de sa descendance. Les Laga étaient une légende à ce moment, des sorciers que l'on souhaitait rejoindre mais que personne ne trouvait.

Les Laga ? Alors elle avait voulu rejoindre cette descendance qui, aujourd'hui, ne possédait que deux sorciers en son sein.

— Nous avons finalement rencontré une autre famille. Des sorciers ayant eu l'intelligence de devenir des nobles et d'être aimés du roi pour se protéger. Nicholas Báthory nous a recueilli pour faire de nous de fidèles domestiques.

— Attends, comme... La Comtesse sanglante ?

— Une sorcière. Le sang est la spécialité de la descendance Kelad. Elle était obsédée à l'idée de demeurer jeune éternellement. Nous possédions déjà des recettes nous permettant de repousser notre mort, mais cela ne stoppait pas notre vieillissement.

— Alors... Tu as vieilli ? Attends, comment peux-tu avoir une apparence aussi jeune ? Et d'ailleurs, vous étiez des sorcières éternelles ?

Je me souvenais vaguement que Jalil m'avait parlé d'immortalité. Etait-ce par le biais de cette descendance ?

— Nous n'étions pas immortels. Et si j'ai une telle apparence, ce n'est pas grâce à la sorcellerie.

Elle se leva de son fauteuil, préférant s'appuyer contre son bureau.

— La transformation en vampire ne te fige pas dans ton apparence présente. Elle offre à ton corps la possibilité d'être au top de ta forme. Corps parfait, apparence jeune, nous sommes des prédateurs. Une apparence embêtante lorsque la mode des rondeurs arriva. Tu croiseras rarement des vampires en surpoids. Enfin, il existe bien des vampires gloutons, mais ils sont souvent détruits par la Soveraineté qui n'apprécie pas que le surnaturel soit exposé. Et plus nous mangeons, plus nous sommes une menace pour cette loi du silence.

Le cinéma nous avait menti. La transformation ne figeait pas !

— Quand as-tu été transformée ? m'intéressais-je alors à la vie de Thérésa.