Chapitre 11 - 3/3

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La jalousie, sans aucun doute. Seulement parce que j'étais une sorcière de génie qui serait bientôt la Maîtresse du monde, vêtue d'une tenue de dominatrice SM, à distribuer des râclées aux masos du pouvoir avec mon grand bâton magique. Etant donné que j'étais une jolie jeune femme dans la fleur de l'âge, il ne s'agissait pas d'une image pour décrire ce qui pourrait se trouver dans mon pantalon mais bien de ma baguette magique, capable de se transformer en grand bâton.

Dans une convention geek, je serai la parfaite Gandalf féminine. Excepté que ce qui empêcherait le démon de passer serait ma beauté éblouissante et non la lumière de mon bâton magique.

— Enfermer ce que l'on ne peut détruire. Un grand classique.

— Je serai plutôt d'avis de croire qu'il s'agirait de ta sottise, rétorquait Loki. Si tu avais continué à faire croire en la légitime défense, tu serais certainement dehors à boire comme un trou ou te trouver sérieusement un travail pour enfin faire quelque chose de ta vie.

— Jalil rapporte de l'argent pour deux. Je suis femme au foyer, sans enfant et sans mari.

— Ce qui ne fait pas de toi une femme au foyer mais une squatteuse.

— N'importe qui à ma place ferait pareil.

— Certains préfèreraient profiter de ce privilège pour prendre le temps de trouver un emploi pouvant leur plaire afin de devenir indépendant, trouver leur propre foyer et vivre leur vie paisiblement.

— Si la vie était un Disney, je serai une méchante reine dominant le monde avec un rire machiavélique qui serait le plus beau et terrifiant de l'univers.

— Beau et terrifiant... Est-ce seulement possible ?

Alors que Loki doutait de mon analyse, je me levais du sol humide de ma cellule, prenant une pose pseudo sexy pour me mettre en avant tout en me désignant de mes mains.

— Jusqu'à preuve du contraire je ne suis ni un boudin ni même un bon samaritain. En fait, je suis un canon de beauté lorsque ma grand-mère ne me change pas en vieille femme par rancune et je ne fais pas dans la charité. Ajoutons à cela la renom de femme capable d'arracher les couilles d'un homme d'un simple regard et je suis terrifiante. Un cauchemar d'une beauté fatale.

— Tu ne peux pas arracher les testicules d'un homme du regard. En fait, tu n'as même jamais arraché les testicules de qui que soit.

— Je casse les couilles au quotidien et si, j'ai déjà arraché des testicules. Ma mère m'a appris à en prélever sans les abimer. Et après avoir rapidement regardé dans des livres de potions magiques, ça peut être utile. Un ingrédient de qualité si l'on sait sur quel genre d'espèce les retirer.

Je mis fin à la discussion d'un geste de la main. Peu importait à quel point j'étais puissante, forte ou n'importe quoi d'autres, dans l'immédiat je ne pouvais pas sortir de ma cage. La cellule de cette prison avait beau être assez grande, elle ne possédait qu'une entrée et qu'une seule sortie. A savoir, la porte. Pas de fenêtre, ni même un petit trou de sourie.

— Si je m'échappe, tu crois que je deviendrai une fugitive pendant combien de temps ?

— En sachant que les Soverains sont immortels et toi non, je dirai durant toute ta vie.

— Bon, et les avocats spécialistes des affaires du monde surnaturel, tu crois que ça existe ?

— Ils ne défendent pas des cas désespérés.

— Loki, je suis ta Maîtresse. Alors soit un bon renard rusé et aide-moi.

— Je suis effectivement rusé. C'est pour cela que je te conseille de simplement attendre. Tu ne devrais pas tarder à sortir. Et légalement.

— Comment tu peux le savoir ?

— Contrairement à toi, j'ai fais attention à ce qui nous entourait dans cette salle du trône. Et il y en a un que tu n'as pas laissé indifférente.

— Oh, l'adolescent.

Pour seule réponse, Loki se métamorphosa pour redevenir un gentil petit renard aux cris adorables. Un renard qui s'évapora pour me laisser seul. Ce maudit animal abandonnait sa maîtresse !

« Un jour je ferai de toi un beau manteau. Le renard reste encore très tendance ! »

Je retournais m'asseoir dans un coin, un peu boudeuse, mais surtout ennuyée. Etre enfermée ne me dérangeait pas en soi. Mais être enfermée dans un lieu qui ne possédait ni télé ni jeu de société, un lieu dans lequel ma magie semblait être maitrisée par un sort que je ne connaissais pas... Disons qu'il n'y avait rien pour passer le temps. Juste une chose. Mes yeux pouvaient encore voir ce qui était invisible. Mon don n'avait pas été bloqué. Aussi, je pouvais m'amuser à observer le piège magique dans lequel je me trouvais. Le désamorcer était possible. Ou plutôt, ce n'était pas impossible théoriquement. Seulement voilà, je n'étais pas une pro des « désamorçages de piège magique ». Et il ne s'agissait pas vraiment de sorcellerie. Les symboles runiques que je pouvais lire me faisaient surtout penser à la magie utilisée par des druides. Avec le barde que j'avais pu voir précédemment prendre soin de Marie, je supposais les druides ne pas être les seuls artistes de ce genre de prison.

— Je veux sortir...

Et comme par magie, le sort sembla se modifier, laissant la porte s'ouvrir devant moi. Un clé l'avait annulé.

Comme prédit par Loki, l'adolescent Soverain était venu pour le libérer. Il était accompagné par Logan. Les deux attendirent que je sorte avant de refermer derrière moi. La larme à l'œil et un sourire merveilleux sur le visage, le gosse me fonça dessus pour me prendre dans ses bras.

— Désolé morveux mais j'ai déjà un copain.

— Un copain ?

— Oui, et il est fou de moi. Possessif, jaloux et un peu fleur bleu sur les bord, je ne pense pas qu'il serait d'accord pour que je le trompe. Encore moins avec un gosse. D'ailleurs, la Justice elle-même ne serait pas d'accord.

Il s'écarta de moi, pouffant d'un rire léger. Un amusement qui contamina vite Logan. Il était vrai que j'étais humoriste à mes heures perdues, même si la plupart du temps mes blagues énervaient au lieu de faire rire.

— Je ne suis pas amoureux de toi.

— Alors pourquoi tu m'as délivré ? Je te préviens, je n'ai pas de bonbon à offrir. Et si j'en avais eu, je ne les aurai pas partagé.

Finalement, un sourire chaleureux se dessina sur son visage. En cet instant, l'adolescent ne me paraissait pas être un enfant mais un adulte se déguisant pour paraitre d'un âge qu'il ne possédait pas. Un individu qui avait vécu plus de temps que moi. Un homme au regard bienveillant. Il y avait bien de l'amour dans sa façon de m'observer. Le même genre d'amour qu'il m'était arrivé de voir sur le visage de ma grand-mère, plus rarement sur celui de ma tante ou de ma mère.

Aussi, le gamin à la perle suspendue dans ses cheveux prit la parole pour donner une réponse à cette question silencieuse que je posais malgré moi sans pour autant l'exprimer clairement.

— Je suis Aza Nemeton, père de Sonia Nemeton et grand-père de Cassian Desondes.

Cassian... Je connaissais ce nom...

— Hella, je suis ton arrière-grand-père.

Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2Where stories live. Discover now