Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2

Chapitre 5 - 2/3

Hunter, Oanelle et Thérésa. Trois noms barrés. Il m'en restait encore de nombreux, dont le mien. Ruth pourrait sans doute me renseigner. Mais finalement, était-ce véritablement nécessaire de chercher la royauté dans les origines en sachant que, comme me l'avait expliqué Lettie, nous parlions de royauté désignée par les dieux.

Le plus simple aurait sans doute été de demander aux dieux directement. Le seule problème était que les dieux ne possédaient pas de téléphone.

Continuant à faire les cent pas dans le salon, je ne m'arrêtais que pour ouvrir un instant la bouche. Je voulais poser une question, mais me ravisait. Et je recommençais à piétiner ainsi, parcourant encore et encore cette ligne droit que mes pieds avaient imaginé comme seul chemin possible.

— Hella, nous avons encore du temps avant que la Mort n'arrive.

— Du temps ?

Je me tournais vers le jumeau idiot.

— Ta sœur et ton frère font parties de la liste, crétin. Le temps, c'est tout ce qu'il nous reste pour trouver la personne condamnée.

— Mais tu oublis une chose importante, continuait Mickael. Lorsque la Banshee crie, elle n'annonce pas simplement la mort. Elle annonce le destin mortel. Ce qui est destiné ne peut être déjoué.

— Rien n'est écris.

Mais ni lui, ni sa sœur ne paraissaient être convaincus. Oanelle pencha la tête sur le côté, un mouvement discret et lent, accompagné par une hésitation dans la courbe de ses lèvres et la fuite dans ses yeux.

— Peut-être... Peut-être que nous devrions seulement profiter de notre temps à tous. La Banshee nous a, en un sens, permis de nous avertir. Maintenant, nous savons que tout ira bien jusqu'au 1er Novembre.

— Je sais que ni toi ni Hunter n'êtes concernés. Et peut-être qu'aucun autre nom sur cette liste n'a d'importance pour toi, commençais-je à m'énerver en brandissant le bout de papier. Mais à mes yeux, il y a encore...

« Ne commets jamais l'erreur de t'attacher, chaton. Les gens sont une faiblesse future ou une menaçante latente. Ils te détruiront ou serviront les intérêts de tes ennemis ». Les mots d'une mère absente. Elle avait pourtant eu raison sur de nombreuses choses.

Mon doigt passa sur le nom de Lettie. La seule personne vraiment proche de la mort. Un Oiseau de Joie ne vivait guère longtemps.

— Hella, tu es devenue silencieuse, s'inquiéta Oanelle.

— Tout va bien.

Ils ne m'aideraient plus, le message était suffisamment claire. Pour ma part, il était hors de question que je baisse les bras et que je profite simplement de la vie en sachant que l'un de mes proches allaient périr.

— Il reste encore les Merwin.

— Et Lettie, intervint un curieux.

Hunter entrait dans la pièce. Rien de plus normal, nous nous trouvions chez lui après tout.

— Hella, ce que je vais te dire va sans doute te paraitre très dur, voire cruel. Mais je veux que tu saches que c'est pour ton bien.

Il croisa les bras autour de sa poitrine, un soupir ennuyé lui échappant bruyamment depuis le nez.

— Lettie n'en a plus pour très longtemps. Elle mourra avant toi, et si elle mourrait demain ce n'aurait rien d'inhabituel. Elle est un Oiseau de Joie, ne t'y attache pas autant ou à la fin tu seras celle qui souffrira le plus.