Chapitre 5 - 3/3

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Du thé et des biscuits. Ruth m'accueillait toujours avec ses gâteaux préparés avec « amour » et une tasse de thé. Mais boire du thé avec une femme capable de vous droguer pour pénétrer dans votre esprit était quelque chose de risquée.

Pour autant, aujourd'hui était différent.

— Tantine, j'ai besoin de ton aide.

— Oh mais bien sûr. En quoi puis-je t'aider ?

— Est-ce que tu sais où vit Merwin Arnaud ?

A ma question énoncée, ma tante recracha le contenu de sa tasse, menaçant de s'étouffer avec. Elle toussa un instant, se remettant d'un choc pour une demande que je ne trouvais pas particulièrement étrange pourtant. Oscar lui tendit une serviette.

— Arnaud, du Convent ?

— Oui, le vieillard se trouvant au Satan l'habite lorsque la Banshee a crié.

— Tu penses qu'il a été désigné ?

— Ce n'est pas impossible.

— Et tu souhaites le sauver ?

Le sauver ? Mes sourcils se froncèrent.

— Pas plus que ça, haussais-je des épaules. S'il était désigné, cela me permettrait d'être rassurée. Il ne s'agirait pas de Letti ou de toi.

— Et concernant les loups et le vampire ?

— Impossible que ce soit eux, j'ai vérifié.

— Hmm, je vois. Je sais où il vit.

— Vraiment ?

Aussitôt, elle leva la main et Oscar lui apporta un ordinateur portable. Pourquoi avait-elle besoin d'un ordinateur ? Surtout si elle connaissait l'adresse du grand-père Arnaud...

Elle fit apparaitre sa baguette magique, la pointant sur l'écran.

— Croix de bois, croix de fer, je suis une sorcière.

A ces mots, l'écran chargea une nouvelle page. Un magnifique site n'inspirant aucune confiance et nous accueillant avec une musique classique. Du Chopin, apparemment. Des pétales de fleurs tombaient de temps à autres pour venir égayer la page « Witchcraft ».

Plusieurs onglets étaient disponibles, et une ligne présentait des articles plus ou moins étranges à acheter. Une boutique existait.

— Douce Hécate, le dernier parfum de la marque Enchanteress est sortie ! s'exclama soudain Ruth en cliquant dessus pour immédiatement passer commande. Sweety, ils proposent de nouveaux fusils contre les ogres.

— Oh, vraiment ? Darling, mais c'est merveilleux.

— Parfois, la magie ne fait que peu de dégât, commença à m'explique Ruth. Tout dépend de la puissance de la sorcière. L'éclaboussure d'une flaque d'eau fera toujours moins de mal qu'une vague scélérate.

Le couple visita la boutique, sélectionnant divers produits.

Darling, tu as également mit en vente tes potions ?

— Oh Sweety, je n'ai guère eu le choix. Je suis une sorcière après tout. Et une sorcière doit rester en contact avec les siens.

— Ne te suffirais-je donc plus ?

Oscar venait de prendre les mains de Ruth, les deux se remettant à jouer les amants stupides. Les laissant ainsi s'amuser, je pris l'ordinateur de ma tante pour fouiller ce site.

— Les sorcières ont un site internet, n'en revenais-je toujours pas.

— Evidemment, nous vivons avec notre temps, se vexa faussement ma tantine avant de retourner à sa scène romantique ave Oscar.

L'une des pages donna sur le site du Convent. Vraiment, même le Convent possédait sa page web. Enfin, à ceci près que l'adresse url était inexistante. Une seule manière d'expliquer tout ceci : la magie.

On pouvait se renseigner sur les membres du Convent, déposer des demandes pour les rejoindre, même créer son coven ! Ah, et on pouvait également trouver la liste des identités de toutes les sorcières. Apparemment, rien n'était anonyme. Par curiosité, je cherchais la mienne. Ma page était assez simple, et ma photo... n'était une photo. Il s'agissait d'une illustration. En fouillant sur d'autres identités, il apparu que chacun était présenté par un dessin. Une illustration vraiment flatteuse.

Apparemment, à partir de ça, nous pouvions nous créer un genre d'adresse mail. Et il y avait également...

— Un site de rencontre pour monstres ?

— Tu comptes enfin rompre avec ce loup ? espéra ma tante, se détournant alors d'Oscar pour revenir m'aider. D'ailleurs, pourquoi avoir fait appel à moi ? Je suis certaine que ce loup, ou plutôt sa sœur, est très douée pour trouver des informations.

— Je... Disons que je me suis disputée avec Hunter. Je croyais qu'il comprendrait mon envie de donner une râclée au destin et de sauver la personne désignée par la Banshee... Il faut croire que je m'étais trompée.

J'étais déçue, mais tant pis. Au moins, maintenant j'étais fixée. Hunter se fichait pas mal de ce qui pourrait arriver. Alors même que la personne désignée pouvait encore être moi !

— Peut-être... Je ne sais pas. Peut-être qu'il ne tient pas autant que ça à moi. Peut-être que ces histoires d'imprégnation ne sont que des mensonges.

— Je voudrais bien te dire que tu as tout faux, mais Hella, tu es une Laga. Ne l'oublie pas.

Ma tante avait posé sa main sur mon épaule.

— Beaucoup de personnes viendront autour de toi dans l'espoir de pouvoir profiter de ce que tu peux offrir en tant que descendante Laga.

Avec ces histoires, j'en avais totalement oublié ma nature de Laga.

— On s'en fiche, mettais-je fin à la conversation inutile pour nous ramener au plus important. Les Merwin. Où vivent-ils ?

Ma tante cliqua retourna vers les membres du Convent. Je pu y voir une photo. Ou plutôt une illustration. Celle de Strix. Alors elle faisait bien partie du Convent à présent... Elle n'avait toujours pas répondu à mes appels. Ni à aucun de mes messages. Sans doute était-elle vraiment occupée dans ses nouvelles fonctions ?

Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2Where stories live. Discover now