Chapitre 21 - 2/2

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Le manoir, immense et imposant, se plongeait dans une ambiance bien différente tandis que l'automne l'enveloppait. Des feuilles mortes sur le sol, la cour n'avait pas été nettoyée. De temps à autres, un léger vent s'élevait pour créer une ambiance parfaite avec les évènements qui ne sauraient tarder à arriver. A la manière d'un fantôme faisant frissonner les corps vivants, la mort dans les parages attendait son prochain repas.

Devant la porte, je n'eu qu'un moment d'hésitation avant d'entrer comme s'il s'agissait de ma maison.

— Hunter ! Ramène ton jolie cul de loup merdique ici !

Il ne fallut que quelques secondes pour qu'apparaisse l'Alpha aux aguets, et bien moins de temps pour que mon être soit fait prisonnier d'une étreinte douloureuse.

— Hella, je suis désolé. Mais ce n'est pas Agnès que j'ai choisi. Tu es celle pour qui...

— Assez de tes mièvreries, j'ai d'autres chats à fouetter.

Il s'écarta, difficilement, et me guida jusqu'au salon.

— Tu es celui qui a été désigné par la Banshee.

Pas de réaction, ou peu.

— Espèce d'enfoiré... Depuis quand le sais-tu ?

— Je connais la Banshee de ma famille.

Depuis le tout début... Cet enfoiré était au courant depuis tout ce temps. Et pendant que je m'évertuais à trouver la cible, que je me cassais le cul à trouver des solutions pour le sauver, monsieur avait gardé le silence tout en se tapant une nouvelle blonde !

Un objet quelconque dans les mains, je le lui balançais en pleine figure.

— Connard ! Ce n'est que maintenant que tu me le dis ?

— Calme-toi, Hella, je n'étais pas totalement certain. Et puis...

— La ferme ! Je ne veux plus rien entendre venant de ta part ! Tu n'es qu'un sale menteur !

— Parce que tu ne me mens peut-être jamais toi ?

— Quoi ?

Au moment de lancer une statuette de grande valeur, je me stoppais net. Il osait vraiment se tenter sur ce terrain ?

— Alors toi, je ne vais pas attendre Halloween pour faire venir la mort jusqu'à tes beaux yeux.

— Calme-toi Hella.

— Que je me calme...

Ma bague se désintégra pour prendre sa forme originelle, un grand bâton magique fermement tenu dans ma main.

— Hella, tu sais très bien comment tout ça finira si tu tentes de te battre contre moi. Je vais gagner, tu pleureras et ensuite nous nous réconcilierons.

— Tu as l'air si sur de toi. Mais tu omets un détail pourtant très important.

— Lequel ?

— Là, maintenant, j'ai vraiment l'intention de te massacrer.

Mais au moment de faire quoique ce soit, me corps se figea. Mon bâton disparu pour redevenir une chevalière à mon doigt. Des bruits de talons retentirent, laissant apparaitre Agnès et... une autre femme.

— Mère, que faites-vous ?

Mère ? Sa mère ?

— Nous te sauvons la vie, Hunter. Le Destin n'est jamais impossible à tromper. Et si tu souhaites vivre, c'est elle dont on doit se débarrasser, expliquait Agnès.

Mon regard se posa au sol, un cercle de lumière s'étant formé autour de moi. Venait-on de me piéger ?

— Laissez-la partir ! gronda Hunter.

Son aura à fleur de peau échappa une senteur bien particulière. Celle d'un Alpha imposant sa puissance à tout ce qui souhaiterait aller contre lui. un Alpha qui prouvait son pouvoir sur son territoire. Ici, il était le seul à commander. On ne ferait pas la loi à sa place.

— Agnès, retire ce cercle.

Après un soupir ennuyé, et un regard triste, elle supprima d'un claquement de doigt ce qu'elle avait créé pour me piéger.

— Attends Hella, nous devons parler.

— Va te faire foutre. J'en ai assez de toi. Va te trouver une autre blondasse à baiser.

Mais tandis que je m'apprêtais à partir, l'air changea du tout au tout.

Agnès eu un mouvement de recul, tout comme la mère d'Hunter. Mon corps se pétrifia de nouveau, mais cette fois-ci n'eut rien à voir avec un sortilège. Les jambes tremblantes, j'osais un regard pour le loup alors même que je lui avais tourné le dos. Des yeux ayant virés au rouge, une mâchoire serrée par la colère et un calme olympien sur le visage pourtant furieux. Il perdait patience et le loup menaçait de sortir, embrassant son aura et ses phéromones s'éparpillant à la manière d'une lueur seulement perceptible de mes yeux avisés pouvant percevoir l'invisible.

Il connaissait les faiblesses de mon corps et il en profitait à son avantage.

Au moment de tomber, prise de fatigue et d'une excitation grandissante, le loup me réceptionna pour me garder dans une étreinte à laquelle je n'eu que la force de m'accrocher.

— Je t'ai enfin attrapé, se félicita-t-il. Vous (il s'adressa aux deux femmes). Il s'agit de mon territoire. Sortez, j'ai des choses à régler. Avec ma compagne.

Tout en insistant sur ces mots, son regard défiait Agnès de rétorquer quoique ce soit.

— Je ne peux pas faire ça, refusa Agnès.

Ni le loup ni la sorcière ne semblaient prêt à battre en retraite, campant chacun sur sa position en deux êtres parmi ce qu'il devait se faire de plus têtu. Mais comme l'avait si bien exprimé Hunter, il était l'Alpha. Et ici, c'était son territoire. Et sa manière de l'exprimer fut plus cruelle que ce que j'aurai moi-même pu réaliser.

— Tu es morte, Agnès. Alors fais-moi plaisir et disparais. Je t'ai déjà oublié.

Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2Where stories live. Discover now