Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2

Chapitre 12 - 2/2

Sucette en bouche, ce n'était même pas moi qui me goinfrait de sucrerie mais le gamin se prétendant être mon grand-père alors même que son apparence ne pouvait pas coller avec son âge.

Après m'avoir sortit de ma prison, lui et Logan m'avaient emmené dans les appartements de Aza. Un lieu au reflet d'un individu fan d'archéologie et de cultes divers. Des objets variés et exposés, des tableaux semblant authentiques, et surtout... des saladiers remplis de friandises à la manière de ce que l'on préparerait pour recevoir des enfants les soirs d'Halloween. Des bonbons qu'Aza dévoraient et que bientôt Logan confisqua.

— Non ! supplia Aza avec un regard qui aurait fait fondre Satan en personne.

Mais pas Logan, qui rangea les bonbons dans un placard avant de revenir avec une serviette pour essuyer le visage de ce qui semblait être son maître.

— Vous êtes bien trop glouton. Même un Soverain devrait se poser des limites.

Mon ventre sembla à son tour supplier. Aza me lança un regard complice et nous fûmes deux à supplier du regard.

— Non, termina-t-il le débat avant de se placer devant une cheminée allumée pour s'y accouder et surveiller deux personnes désireuses de prendre un ou deux bonbons de plus.

Aza se redressa, tentant de retrouver un semblant de sérieux.

— Je suppose que tu as de nombreuses questions.

— Une seule. Est-ce que je suis une Soveraine ?

— Non.

Dommage...

— Le sang des Soverains ne donne pas d'hybride. Même né de l'union d'un Soverain à une autre créature, soit l'enfant est soverain soit il ne l'est pas. Et toi, Hella Doux, tu es une sorcière depuis ta naissance et ton père était un Vate, comme son père. Sa mère était peut-être une Soveraine mais il n'en a reçu que des bénéfices séducteurs.

— Des bénéfices séducteurs. Tu pourrais être plus vague, pépé ?

— Les Soverains attirent naturellement l'amour à eux. Ils sont admirés, adulés facilement. Consciemment ou non, de nombreuses personnes nous faisant face succombent. Même si cela peut vite tourner à de l'obsession. En particulier lorsque la personne est trop exposée à nos phéromones depuis longtemps.

— Donc vous transformez des gens en toxicos. Un peu pourri comme don.

— Ce ne sont pas les seules choses qui nous caractérisent, mais les principales qui se transmettent parfois à nos descendants non-soverains, comme ton père. Il a également reçu une puissance plus grande. Et en devenant sorcier, ça n'a fait que le placer davantage au-dessus des autres.

Il se leva pour s'approcher de moi.

— Hella, je voudrais que tu me fasses confiance. Je veux savoir s'il y a une chance pour que tu ais hérité de la puissance de ton père plutôt que de celle de ta mère.

— Si la gloutonnerie est génétique alors oui, aucun doute.

— Peux-tu me montrer ta véritable apparence ?

Chaque créature possédait une apparence la différenciant de l'humanité. Et chaque sorcière se caractérisait par une forme unique, ou presque. Une forme livrant beaucoup d'une sorcière, de ses origines, de son existence et de ses secrets. Ma mère m'avait mis en garde de ne jamais révéler cette apparence à quiconque. Jamais.

Et j'avais suivi ce conseil.

— Je sais qu'il s'agit d'une question très intime. Aussi, je vais te montrer en premier.

Il s'écarta, fermant les yeux. Une aura lilas se forma autour de lui. Son corps grandissait, se musclait sans tomber dans la démesure. Ses cheveux s'éclaircirent encore davantage pour se blanchir à l'excès tandis que sa peau bleuissait jusqu'à devenir mauve clair. Il rouvrit ses yeux. Blancs, tel un miroir reflétant la profondeur des âmes ayant le malheur de croiser ce regard hypnotique.

Les boutons de sa chemise avaient éclaté, tout comme celui de son pantalon, les vêtements devenus trop grands. Il passa une main dans ses cheveux. Logan lui trouva une nouvelle tenue, l'aidant à s'habiller.

Aza possédait une apparence vraiment... particulière.

— Il s'agit de l'apparence d'un Soverain, Hella.

Alors à mon tour, je me levais pour libérer la sorcière en moi, révélant une apparence au reflet de celle de mon grand-père.

— Une sorcière possède l'apparence de son sang, de ses origines et des caractéristiques faisant sa puissance. Ce qui caractérise ta puissance, Hella, doit provenir du sang de Soverain.

— Tu as dit que je n'avais pas hérité de ce sang.

— De la soveraineté. Tu n'es pas une Soveraine. Mais la sorcière en toi puise sur la bénédiction archaïque de la soveraineté. Mi-Vate, Mi-Sorcière, rien de plus si ce n'est un bonus paillettes pour embellir ta puissance.

Trop compliqué. Beaucoup trop compliqué...

« Pitié maman, dis-moi que toi au moins tu étais à peu près normal si l'on oublie que tu étais totalement tarée », adressais-je une prière à l'âme défunte de ma mère.

Si je résumais, j'étais une sorcière complète, la sorcellerie annulant la nature ancienne de l'individu. Mais avant d'être une sorcière à part entière par l'intermédiaire du radix fons, j'avais été une sorcière vate, une personne destinée à être ultra cheat mais avec un lien avec la magie. Et tout comme l'on héritait de la couleur bleu des yeux de son père, j'avais hérité de sa puissance due à la nature Soveraine de sa mère, lui permettant simplement de se placer en leader naturel de son espèce.

— Est-ce que ça fait de moi une possible reine ?

— Aucune chance. Je ne suis pas roi, donc la banshee ne peut pas avoir crié pour toi.

Il était donc au courant pour la banshee.

— Hella, je sais que tu souhaites rentrer chez toi. Et tu le peux. J'ai réussi à convaincre Mikail. Mais je souhaiterai que tu te souviennes de moi. Nous sommes une famille, je suis ton arrière-grand-père. Je n'ai pas su protéger ton père, mais laisse-moi te venir en aide. Ce monde est dangereux et même si je ne doute pas que tu sois capable de te protéger seule, la politique me donnera toujours raison en tant que Soverain. N'hésite pas à profiter de mon nom... Et à me rendre visite de temps à autre. Je serai heureux de pouvoir mieux te connaitre.