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Nicola évitait Lachlan. L'homme en avait parfaitement conscience et bien qu'il sache pourquoi, cela lui faisait quand même mal. Parce qu'apparemment, elle se souvenait de tout et qu'elle refusait de croiser son regard. Il lui avait ouvert son cœur et lui avait avouer des choses que personne ne savait, mais, alors qu'il pensait que ça aurait pu les rapprocher, voilà qu'une distance – un état serait surement plus approprié- s'était installée entre eux. La femme passait le moins de temps possible avec lui et ne s'adressait à lui que lorsque c'était vraiment nécessaire.

Le truc, c'était que le brun aussi était gêné. Parce que si elle se souvenait de leur soirée, elle se souvenait probablement qu'elle s'était frotté sur lui et qu'il avait bandé comme un fou. Il n'avait pas particulièrement honte d'avoir été excité : Nicola était une très belle femme et elle l'attirait physiquement, il paraissait donc évident qu'il avait ressenti de l'attirance. Non, ce qui l'embarrassait vraiment, c'était qu'il avait été sur le point de céder. Il avait du mal à assumer son propre comportement. Il avait failli agir comme le pire des connards et pour ça il s'en voulait, quand bien même ce n'était pas arriver.

Mais même s'il s'en voulait, Lachlan voulait que les choses soient claires et saines entre la femme et lui. Et pour cela, il devait lui parler, ce qui se révélait plus facile à dire qu'à faire. Alors il profita de leur courte pause déjeuner pour tenter de détendre un peu l'atmosphère pesante qui s'était instaurée entre eux :

-Ça te dirait un resto, ce soir ?

Oui, il y avait mieux comme phrase d'accroche pourtant il savait que pour obtenir ce qu'il voulait d'elle, il devait la nourrir. C'était fourbe mais c'était la seule chose qui lui était passé par la tête.

La brune tourna lentement la tête vers lui, une grimace sur le visage.

-Non.

Voilà, c'était fait. Un seul mot, sec et énergique. Non. N'était-ce pas la moindre des choses de décliner avec politesse ? Ne fallait-il pas prendre des pincettes ? A quel moment un « non » respectait les règles de bienséance ? C'était agressif et la manière dont elle l'avait dit n'avait pas arrangé les choses.

Lachlan supposait donc que leur situation était vraiment compliquée. Il était face à une impasse : Nicola, l'estomac sur patte, qu'on pouvait sans aucun doute acheter avec de la nourriture, lui refusait un repas. A quel point était-elle déterminée à l'éviter pour refuser un repas ?

-Un Italien ? insista-t-il, sachant qu'on ne refusait pas un Italien.

-Non.

C'était officiel, elle était vraiment déterminée à l'éviter.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant