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Lachlan était déjà au bureau depuis une bonne heure lorsque Nicola arriva. La femme lui sourit tandis qu'il la dévorait des yeux. Presque littéralement. Il devait avouer qu'elle était très belle et qu'elle avait l'habitude de porter des robes qui la mettaient particulièrement à son avantage. De plus, il l'avait déjà vu nue à deux reprises, il savait donc comment elle était sans vêtements.

Pourtant, sa mâchoire se décrocha lorsqu'il vit la brune dans une robe rouge moulante à manches longues et au décolleté vertigineux. Ses cheveux étaient attachés en un chignon et elle avait mis du rouge à lèvres.

-Aucun commentaire, grogna-t-elle en retirant ses talons noirs.

L'homme leva les mains en l'air en signe de paix et se cala dans son fauteuil, regardant les hanches de la brune bouger alors qu'elle s'avançant vers son bureau.

-Puis-je demander pourquoi ?

-J'ai rendez-vous ce soir, soupira-t-elle en s'asseyant, l'air contrariée.

-Rendez-vous ? répéta Lachlan, surpris.

En fait, dire qu'il était surpris était un euphémisme. Il se demandait à quel moment elle avait pris ce rendez-vous avec un autre alors qu'ils avaient passé du temps ensemble et qu'ils avaient dormi dans le même lit –et que c'était la première fois que la brune restait ! Il était en colère et se sentait étonnement trahi. Il lui semblait qu'il y avait quelque chose entre eux et voilà qu'elle lui apprenait qu'elle avait un rendez-vous, elle qui se refusait à sortir avec quelqu'un. Il avait l'impression qu'elle se foutait de sa gueule.

-Oui, ma mère a cru qu'elle était encore à l'époque où on faisait des mariages arrangés. Je ne suis même pas sûre que ça se faisait chez nous avant.

-Des mariages arrangés en Italie ? Oui, cela devait arriver à l'époque.

-Lachlan, je suis Bulgare.

-Quoi ? Tu m'as dit que tu étais Italienne.

-Non, je t'ai dit que « Nicola », c'était Italien. Mon vrai nom c'est Nikolina.

Le brun garda le silence un moment, ne sachant quoi dire. Donc Nicola s'appelait en fait Nikolina et elle était Bulgare et non Italienne. Et Nikolina avait rendez-vous avec un mec le soir-même.

-On devait travailler chez moi ce soir, déclara simplement l'homme en grimaçant.

Il ne devait pas penser au rendez-vous de Nicola parce que, dans tous les cas, elle avait le droit d'aller voir ailleurs. Ils n'étaient pas ensemble et si elle voulait coucher avec d'autres types, elle le pouvait. Le pire ce n'était pas de se dire qu'elle allait passer la soirée avec quelqu'un d'autre que lui, non le pire c'était qu'elle ne viendrait pas chez lui comme ils l'avaient prévu pour passer la soirée avec quelqu'un d'autre.

-J'avais prévu de passer après, s'il n'est pas trop tard.

Le brun se sentit rassuré. Elle allait venir chez lui avait son rencard. Donc elle ne coucherait pas avec le gars. C'était stupide mais il en était très heureux.

-Tu veux que je te laisse les clefs sous le paillasson ? demanda-t-il en essayant de contenir son sourire.

-Ouais, ça me va.

Ils se mirent ensuite à travailler sur un nouveau projet, des représentants d'une chaîne d'hôtel internationale qui cherchaient à refaire la déco de leurs chambres. Ils s'accordèrent sur des tons crème avec une seule touche de couleur, surement du rouge ou du bordeaux.

Ils déjeunèrent en quelques minutes, enfermés dans leur bureau et se remirent au travail en un rien de temps. L'après-midi se consuma rapidement et alors qu'ils parlaient des meubles, le téléphone de la femme sonna. Celle-ci soupira et se leva.

-Je dois y aller, sinon je vais être en retard.

Lachlan ne dit rien et à en croire la tête de Nicola, s'était mieux ainsi. Elle lui en aurait surement voulu s'il avait fait un commentaire et Dieu savait qu'il ne voulait pas la contrarier. Et pourtant, ce n'était pas faute de vouloir dire quelque chose ! Oh, il y aurait eu tellement de choses à dire que la conversation aurait à coup sûr mal finie. Mais merde quoi, elle allait voir un autre mec, alors qu'ils avaient dormi ensemble. Cela paraissait tellement symbolique aux yeux de l'homme qu'il ne comprenait pas qu'elle ne puisse pas penser la même chose. Elle-même avait assumer ne jamais être restée mais voilà qu'elle faisait comme si de rien était, comme si cela n'avait rien signifié.

Il allait donc devoir attendre qu'elle se décide à rentrer chez lui pour qu'ils puissent reprendre leur travail, simplement parce qu'elle allait en voir un autre. Le brun n'en revenait pas d'être jaloux à ce point alors qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Le truc, c'était qu'il n'arrivait pas à s'empêcher de ressentir ce pincement lorsqu'il se disait qu'elle allait dîner avec quelqu'un d'autre. C'était con, il le savait mais il devait l'accepter. Même s'il aurait préféré rester travailler avec la brune. Même s'il aurait préféré qu'ils dînent sur son canapé en regardant un programme sans intérêt à la télévision. Même s'il aurait préféré passer des heures à parler de tout et de rien avec elle, tous deux allongés dans son lit.

Oui, il l'acceptait : il était putain de jaloux d'un mec parce qu'il allait passer la soirée en compagnie de Nicola.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant