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Lorsque Lachlan se réveilla, le jour décroissait. Il était allongé sur son canapé, un plaid sur lui. La lumière était tamisée et une délicieuse odeur lui parvenait. Il sourit en la reconnaissant et se leva pour se diriger vers la cuisine. Il s'assit au bar en regardant Nicola cuisiner. Il se rendit compte qu'elle n'avait pas conscience de sa présence et attendit qu'elle se retourne, en profitant pour l'observer. Elle agitait ses hanches et sa tête sur un rythme que l'homme n'entendait pas et ses longs cheveux bruns suivaient le mouvement.

Il s'était pris dans le balancement de la femme lorsque celle-ci se retourna. Elle sursauta quand elle le vit et il ne put s'empêcher de rire.

-Tu pourrais au moins prévenir ! grommela-t-elle en le fusillant du regard, retirant ses écouteurs.

-Est-ce que tu es vraiment en train de faire une Guinness Pie ? demanda Lachlan, ignorant sa colère.

La brune rougit furieusement et détournant le regard, elle marmonna une réponse positive. Touché, il se releva de sa chaise et se plaça derrière elle. Il posa sa tête sur son épaule et regarda ce qu'elle préparait.

-Serait-ce pour moi ? la taquina-t-il en frottant son nez contre la joue de Nicola.

-Non, nous aussi on aime la bière, grogna-t-elle, hargneuse.

Mais il la sentit frissonner contre lui et se relâcher. Elle s'appuya contre son torse et le brun dut se faire violence pour ne pas placer ses bras autour de sa taille. Qu'elle ait fait une Guinness Pie rien que pour lui faisait extrêmement plaisir. Et il n'hésita pas à lui faire savoir :

-Merci, Wally, je sens que je vais me régaler ! sourit-il en déposant un baiser sur sa joue. Comment puis-je te remercier ?

-Tu n'as pas à le faire, affirma-t-elle en secouant la tête, pivoine. De toute façon j'allais partir, il se fait tard.

-Non, reste ! s'écria l'homme en plaquant son corps contre le sien afin de l'empêcher de bouger. De toute façon, tu n'as pas de voiture, alors autant que tu restes. On ira au bureau demain et tu pourras récupérer ta voiture.

Sentant qu'elle restait réticente, Lachlan ajouta :

-Et puis, la tourte se partage chez moi.

Nicola soupira et il sut qu'elle capitulait. Il était heureux de l'avoir convaincu parce qu'après la nuit précédente, il n'était pas sûr de pouvoir s'endormir aussi facilement. Il s'en était rendu compte en se réveillant le matin même mais il n'avait pas aussi bien dormi depuis des années. Or, il était persuadé que c'était grâce à la brune.

Après le dîner qui fut excellent –le brun n'hésita pas à lui répéter plusieurs fois-, les deux collègues allèrent se brosser les dents, Lachlan ayant donné une brosse à dents à la femme le matin même. Puis il lui prêta des vêtements afin qu'elle passe la nuit et s'en alla pour qu'elle puisse se changer. C'était certain qu'ils seraient trop grands, et ce fut surement pour cela qu'elle l'implora avant de sortir de la salle de bain :

-Tu promets de ne pas te moquer ?

-Pourquoi veux-tu que je me moque ? Ce sont mes vêtements, je te rappelle ! (Puis, il ajouta plus bas :) Tout doit t'aller comme un gant, de toute façon.

Lorsqu'elle sortit de la pièce, le brun retint son souffle tandis que son sexe durcissait dans son caleçon. Son cœur s'affola et son souffle se bloqua dans sa poitrine. Une chaleur se diffusa dans son ventre et il sentit un profond sentiment de possession prendre place en lui. Il n'aurait jamais pensé que la voir dans ses vêtements l'exciterait, mais putain, elle portait ses vêtements. Le t-shirt et le short flottait sur elle mais ce n'était pas ça qui faisait qu'il avait envie d'elle en cet instant. Non, ce qui faisait réagir sa queue c'était qu'elle allait laisser son odeur sur ses vêtements.

-Merde, chuchota-t-il alors qu'elle s'approchait du lit.

Elle s'installa sur le matelas et sans qu'elle ne s'y attende, Lachlan l'attrapa et la plaça à califourchon sur ses cuisses. Il avait envie de la faire sienne. Alors il commença à onduler son bassin alors qu'elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Pour autant, elle se mit très vite à bouger contre lui et qu'est-ce que c'était bon ! Le brun enfouit sa tête dans le cou de Nicola et inspira très fort, se gorgeant de son odeur. Il grogna et accéléra, la serrant très fort contre lui. Il voulait qu'elle porte ses vêtements tout le temps. Il voulait sentir son odeur partout chez lui, des oreillers aux draps en passant par ce qu'il portait. Il voulait pouvoir la sentir même lorsqu'elle n'était pas avec lui –pire, il voulait qu'elle soit toujours là.

Il se faisait l'effet d'un psychopathe mais il ne contrôlait absolument rien. Que ce soit sa bouche qui s'occupait du cou de la brune, ses mains qui agrippaient fermement les fesses de la femme ou encore ses hanches qui poussaient frénétiquement, il n'était plus maître de rien. Son désir avait pris les commandes et il devait avouer que c'était bon de se laisser aller.

Nicola passa ses bras autour de sa nuque et se colla à lui, ses seins écrasés contre son torse. Elle bougeait sur lui, haletante.

-Putain, tu sais à quel point t'es sexy comme ça ? grogna-t-il en mordant son lobe d'oreille.

Elle gémit à ses mots et roula des hanches plus vite. Elle essaya de parler mais seul un souffle tremblant franchit ses lèvres. Lèvres qui tentaient beaucoup le brun. Il s'avança et mordilla la lippe inférieure, avant de replonger dans son cou. S'enivrant de son parfum, il lécha la peau douce sous sa langue. Il sentit la brune frissonner sur lui et dans un dernier gémissement, elle fut prise de spasmes. Elle nicha sa tête contre l'épaule de Lachlan, qui jouit à l'instant où il sentit son souffle sur son cou. Il était venu dans son boxer comme ça ne lui était pas arrivé depuis des années. Il avait l'impression d'être de nouveau puceau et se fit la réflexion qu'avec tout ce qu'il ressentait de nouveau, c'était un peu comme s'il l'était. Il n'aurait jamais joui pour si peu avec quelqu'un d'autre que la brune, il en était persuadé. Il n'avait pas non plus le souvenir d'avoir déjà bandé pour si peu. Encore une fois, c'était psychologique, tout était dans la situation : Nicola portait ses vêtements, il la trouvait excitante, probablement trop pour son propre bien et son odeur lui faisait tourner la tête.

Ils restèrent un instant collés l'un à l'autre avant que l'homme ne pose son front sur celui de la brune. Les yeux fermés, il soupira.

-Désolé, j'ai pas pu me retenir, murmura-t-il en relevant les paupières sur elle.

-Mmh... t'as pas à t'excuser parce qu'on le voulait tous les deux.

Lachlan ne put s'empêcher de sourire. Elle venait de dire qu'elle le voulait aussi, n'est-ce pas ? C'était con mais il voulait y voir plus. Parce que ça ne pouvait pas juste être sexuel, n'est-ce pas ? Enfin, il lui semblait que son regard bicolore était chargé d'émotions et que ça n'avait pas tout à voir avec de la lubricité. C'était peut-être son imagination et il déchanterait surement vite, mais voilà, il souhaitait plus que tout y croire. Il ne voulait pas être le seul à ressentir des choses.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant