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« En parler autour d'un dernier verre ». Nicola n'était ni stupide ni naïve et elle maîtrisait la plupart des allusions. Il semblait évident que Lachlan ne souhaitait pas vraiment parler tout en buvant une bière –quoi qu'à un autre moment, il aurait pu le souhaiter. Elle savait que les « derniers verres » n'en étaient pas vraiment et qu'ils n'étaient qu'une invitation à plus.

Et, pour être parfaitement honnête, elle souhaitait ce plus. C'était peut-être parce que plus tôt dans la journée l'homme l'avait excitée et qu'elle était frustrée ou bien parce qu'elle le voulait simplement depuis longtemps mais elle avait envie de lui. Désespérément.

Le problème, c'était qu'ils étaient collègues et qu'elle se refusait à coucher avec ses collègues. Cela apportaient toujours des problèmes et c'était bien la dernière chose qu'elle souhaitait. Et puis, elle savait que la situation avec le brun serait compliquée, après. Parce que lors de leur première fois, ils ne se connaissaient pas et ne savaient pas encore qu'ils allaient se revoir. Or, les choses avaient changé et Nick ne souhaitait pas que leurs relations aussi bien professionnelle qu'amicale soient impactées. Parce qu'elle avait commencé à l'apprécier. Parce qu'elle avait découvert des facettes de sa personnalité qu'elle n'aurait soupçonnée. Parce qu'au fond, elle savait qu'ils avaient quelque chose de spécial et qu'elle ne souhaitait pas tout gâcher en répondant à un égoïste désir charnel.

Pourtant, elle accepta de se rendre chez lui pour la deuxième fois. Il fallait avouer que Lachlan était plutôt convainquant dans ce qu'il faisait et que le souvenir de leur nuit passée ensemble promettait à la brune une excellente soirée. Nicola avait l'impression d'être faible, dictée par ses instincts primaires. Elle perdait totalement les commandes de son corps et de ses envies, elle qui se maîtrisait si bien avant.

C'était peut-être la décision la plus stupide qu'elle ait prise depuis des années mais merde, elle le voulait. La brune se rendait bien compte que c'était risqué, qu'elle mettait en péril une amitié qui venait à peine de se construire. Etait-ce stupide suivre ses désirs ? Ou était-il stupide de ne pas y céder ?

Mais une part d'elle lui disait que l'homme aussi souhaitait qu'ils soient ensemble de cette façon et qu'il était donc tout aussi responsable qu'elle de ce qui arriverait le lendemain. Ils seraient deux à blâmer si leur relation venait à changer.

Pour être honnête avec elle-même, elle devait avouer qu'elle souhaitait avant tout se sentir aussi bien qu'elle l'avait été plus tôt dans la journée et que lors de leur première nuit. C'était dur à assumer mais elle voulait perdre le contrôle qu'elle avait sur son corps et être elle, sans concession. Elle ne s'en était pas rendu compte avant d'être avec l'homme mais elle s'était sentie libre et incroyablement bien, et cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle ait joui. Ça avait été bien plus cérébral, bien plus profond qu'un simple plaisir physique.

Alors oui, elle céda, et si elle le regrettait le lendemain, elle aurait au moins retrouver cette sensation de bien-être qui l'habitait lorsque Lachlan s'occupait d'elle.

Une fois chez Lachlan les choses se déroulèrent très vites. Autant le trajet avait été ponctué de quelques caresses légères, autant la présence de Nicola dans son appartement excita le brun. C'était certainement plus psychologique que physique mais il prenait un plaisir presque malsain à savoir la femme chez lui. Une part de lui affirmait que c'était parce qu'il avait réussi à la remettre dans son lit lorsqu'une autre, plus discrète, disait que c'était bien plus profond qu'une simple fierté ou qu'un égo mal placé et réconforté.

Mais, à vrai dire, Lachlan avait d'autres préoccupations, bien plus intéressantes –et importantes puisqu'il semblait certain que sa queue ne supporterait pas de rester enfermée dans son pantalon indéfiniment. Par exemple, les mains baladeuses de la brune semblaient être une bonne excuse pour ne pas se poser de questions philosophiques. Ou bien ses lèvres maltraitant son cou si sensible justifiaient-elles mieux que son attention soit focalisée sur autre chose ?

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant