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Depuis que Lachlan connaissait Nicola, il avait découvert de nouvelles facettes de sa personnalité. Il avait été énervé, s'était trouvé vulnérable et pathétique et s'était surpris à être jaloux. Très jaloux. Il n'était pas encore remis de ces changements émotionnels qu'il était de nouveau assaillit par une vague de colère et de possessivité. De la possessivité, putain ! L'homme était étonné par son propre comportement mais sa stupeur fut rapidement remplacée lorsqu'il entra dans leur bureau et y trouva la brune en compagnie de Matt. Ils étaient assis sur le canapé sur lequel la femme s'était frottée à lui et, devant eux, sur la table basse, deux boites en cartons claires.

Son arrivée stoppa leurs rires et un silence embarrassé s'installa tandis que le brun s'avançait jusqu'à son bureau. Il s'assit sur son fauteuil en fixant l'autre homme de la pièce jusqu'à ce que ce dernier se tortille sur place. Il se racla la gorge puis lui fit un sourire qui ressemblait pourtant plus à une grimace.

-Hey, Lachlan, comment ça va ?

L'intéressé répondit par monosyllabe, si bien que l'ancien collègue de Nicola sembla gêné.

-Tu veux peut-être que je m'en aille, je vous dérange peut-être pour travailler ?

-Non, reste autant que tu veux c'est ton ancien bureau, après tout, sourit le brun en appuyant sur le mot « ancien ».

Voilà, il était en plein dedans. L'homme avait l'impression d'être sur pilote automatique. Il lui semblait qu'une part sombre et égoïste de lui-même était aux commandes de son corps et qu'il n'était que simple spectateur de sa rage et d'une rivalité qui n'avait pas lieu d'être.

Après à peine quelques secondes Matt se leva, récupéra les restes de leur repas et enlaça la brune, qui lui rendit son étreinte en lançant un regard au brun. Puis elle déposa un baiser sur sa joue et lui murmura quelque chose à l'oreille, sans jamais le quitter des yeux. Lachlan ne sut ce qu'elle lui avait dit mais Matt resserra son emprise sur les hanches de la femme, qui sourit grandement. Tous les deux parlèrent encore un instant à voix basse, enlacés comme le serait un couple, avant de se séparer. Le brun salua brièvement Lachlan et disparut du champ de vision de celui-ci, refermant la porte derrière lui.

Nicola soupira et se dirigea vers son propre bureau, sans plus regarder son collègue. Mais avant qu'elle n'atteigne son siège, le brun l'avait coincé contre la table en bois. Presque toutes les parties de leurs corps étaient en contact et leurs lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres les unes des autres. Aucun des deux ne parla pendant de longues secondes avant que l'homme ne rompe le silence, murmurant d'une voix grave :

-Tu refuses de manger avec moi mais tu restes avec le gars qui a ouvertement des sentiments pour toi ? Après ce qui s'est passé l'autre soir ? Quel genre de mauvaise fille es-tu pour flirter avec lui devant moi ? Devrais-je te montrer ce que ça fait de jouer avec moi ? Tu aimerais ça, Nicola ? Tu aimerais que je te montre ce que reçoive les filles qui se conduisent mal ?

Qu'est-ce qu'il racontait, bon sang ? Il n'avait pas la moindre idée de ce qui sortait de sa bouche mais à la vue de la réaction de la principale intéressée, il se dit que ça ne devait pas sonner aussi faux qu'il le pensait. Elle avait entrouvert les lèvres, son souffle s'était épaissi et ses pupilles s'étaient dilatées. Alors il continua, tout en commençant à, doucement, bouger ses hanches contre celles de la brune :

-Tu te frottes à moi, me suppliant presque de te baiser, mais tu vas faire les yeux doux à un autre ? Tu ne te souviens pas que tu haletais à mon oreille ? Que tu étais si prête à me prendre en toi ? Et voilà que tu dragues un autre ?

Lachlan saisit les hanches de la femme, qui s'accrocha à ses épaules et la déposa sur le bureau, ses jambes écartées de sorte à ce qu'il puisse se placer entre. Il rapprocha ensuite son entrejambe de celle de Nicola et recommença à rouler son bassin contre elle. Il rapprocha sa tête presque jusqu'à l'embrasser et sépara ses lèvres. La brune suivit le même mouvement, leurs lippes proches, échangeant leur souffle chaud, avant de basculer sa tête en arrière, bougeant à son tour. La friction de leur pantalon tira un grognement à l'homme, qui accéléra.

Il trouva la brune magnifique comme ça, enivrée par les sensations. Elle mordait sa lèvre inférieure, les yeux fermés, les joues rouges et les jambes fermement accrochées au bassin de l'homme qui lui faisait du bien. La voir se laisser aller à ce point réjouit et excita Lachlan, qui se pencha et attrapa le lobe d'oreille de Nicola entre ses dents avant de le mordilla. Celle-ci sursauta avant de gémir, se serrant contre Lachlan. Ses seins s'écrasèrent contre son torse alors qu'elle gémissait de plus en plus fort.

-C'est ça, laisse Matt entendre que tu es déjà prise, grogna-t-il en donnant un coup de rein qui fit vibrer la brune.

Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose lorsque la porte s'ouvrit. Ils eurent à peine le temps de se séparer que Gabe entrait, tout sourire.

-Félicitations, Henry Memphis est ici pour signer : il a adoré votre projet !

Puis il les vit pantelant et fronça les sourcils.

-Vous allez bien ?

-Oui ! répondirent-il à l'unissons, laissant le quinquagénaire septique.

Néanmoins, il ne fit aucun commentaire.

-On vous attend en salle de réunion, ajouta-t-il avant de partir.

Nicola et Lachlan soupirèrent et ce dernier sourit :

-Je t'emmène manger Italien ce soir.

Et il savait qu'ils ne feraient pas que manger.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant