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Nicola n'en revenait pas. Elle se sentait énervée et aussi tellement blessée. Elle avait l'impression d'être seule, d'avoir été abandonnée par Lachlan. Il ne l'avait pas défendu face à ces connards qui avaient insinués qu'elle n'avait été présente que pour mieux vendre leur projet. Il n'avait fait que serrer les poings alors qu'elle avait eu besoin de lui. Elle avait eu besoin qu'il prenne sa défense, qu'il se révolte.

Elle se souvenait parfaitement de lui avoir dit de ne pas s'énerver contre des clients si jamais ils faisaient des choses déplacées mais sur ce coup-là, c'était exactement ce qu'elle avait attendu. Elle était contradictoire, mais elle avait eu l'impression que le silence de l'homme révélait ce qu'il pensait d'elle. Elle le prenait comme un accord tacite avec eux. Il pensait également qu'elle n'était qu'un trophée là pour embellir leur travail.

Et le pire dans toute cette histoire, c'était que se dire ça lui faisait mal. Elle pensait qu'ils avaient quelque chose, qu'ils étaient plus que simples collègues ou amis, mais voilà qu'elle déchantait. Après son rendez-vous désastreux, elle s'était réfugiée chez Lachlan en sachant qu'il saurait lui faire oublier sa mauvaise humeur. Elle y aurait probablement été même sans qu'ils n'en parlent au préalable parce qu'elle avait eu l'impression que sa présence ne dérangeait pas l'homme. Et pour être tout à fait honnête avec elle-même, elle commençait à avoir des sentiments lui. Ce n'était définitivement pas de l'amour mais c'était suffisamment puissant pour qu'elle se sente si mal.

Et dire que la veille elle avait insinuer qu'il était l'homme parfait. Elle regrettait ses propos maintenant qu'elle savait qu'il n'était pas du genre à défendre ses proches. Elle lui avait tendu une perche et elle aurait dû se douter que ce qu'elle sentait au fond d'elle n'était pas réciproque lorsqu'il n'avait retenu que la partie où elle parlait de sexe. C'était un connard qui ne pensait qu'au cul –et qui maintenant qu'il avait eu le sien se détournait d'elle.

Elle avait envie de vomir à la simple pensée d'avoir couché avec lui. Il paraissait si gentil en apparence mais il avait fini par se dévoiler et elle regrettait de l'avoir rencontré. Ce n'était pas la première fois qu'elle était traitée ainsi mais elle avait pensé que lui aurait dit quelque chose. Elle aurait tellement voulu qu'il le fasse. Pour qu'il lui prouve qu'elle n'avait pas besoin d'enterrer ses sentiments. Pour qu'il lui prouve qu'il était vraiment l'homme parfait –ou du moins le sien. Pour qu'il lui prouve qu'elle avait une ce serait-ce qu'une quelconque importance à ses yeux.

Mais il fallait croire qu'elle ne représentait rien pour lui si ce n'était une femme de plus qui avait écarté les jambes.

Et qu'est-ce qu'elle s'en voulait pour cela.

Le Paradoxe de la Mante Religieuse (#Wattys2018)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant