Mia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour.
Cette année elle intègre une université de province...
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Je change de tee-shirt et balance le précédent sur la pile de linge sale qui traîne près de l'armoire. J'ai travaillé plusieurs heures sur mes morceaux, et je dois dire que j'ai hâte de monter sur scène. J'adore cette sensation lorsque l'on joue avec les gars sur scène, c'est indescriptible. Sentir la chaleur des projecteurs, les câbles qui courent jusque dans les coulisses, les enceintes à fond, le cris de la foule devant nous, et ce lâcher prise dont font preuve tous ceux qui sont dans la salle, j'adore cette exaltation. C'est ce qui me fait vibrer et me sentir vivant.
Je traverse une partie de la ville à moto puis atteint la salle de concert. C'est une maison de quartier relativement petite qui n'a pour habitude que d'accueillir des spectacles d'écoles, ou des artistes locaux, comme nous. Je passe par l'arrière du bâtiment et gare ma moto sur un parking réservé aux gens qui travaillent où se produisent ici. Je pénètre dans le bâtiment par la porte de derrière qui débouche dans les coulisses. Je traverse un long couloir dans lequel les portes se succèdent. Ce sont des réserves, des loges aussi. Je m'arrête devant une porte sur laquelle est attaché avec un pauvre scotch une feuille avec le nom de notre groupe dessus : Les Smoking Boys.
Comment on a trouvé ce nom ? Ce n'est pas compliqué. Une après-midi, l'année dernière, après que nous eûmes rencontré le quatrième et dernier membre de notre groupe : Matthew, nous cherchions un nom correct. Et puis on a réalisé qu'on était tous en train de fumer, alors on s'est mis à rire et Zach a balancé ce nom que nous avons tous adopté.
Je pousse cette porte et, en entrant, trois têtes joyeuses se tournent vers moi.
— McKinney ! Tu t'es pointé ! plaisante Zachary en crachant un peu de fumée.
Je lève les yeux au ciel comme guise de réponse.
— Où est ma guitare ?
J'ai toujours une guitare chez moi, une acoustique, mais celle avec laquelle je répète, mon électrique, est toujours au hangar. Comme Zach devait passer chercher tout notre matériel avec son van, je lui avais demandé de prendre ma guitare.
Il hausse nonchalamment les épaules puis déclare :
— Je l'ai oublié.
Mon sang ne fait qu'un tour. Je me rapproche de lui. Meilleur ami ou pas, s'il a oublié ma guitare, je lui en colle une.
— Tu déconnes ?
Il me souffle un peu de fumée sur le visage. En guise de répondre, il désigne un étui posé sur une table dans le fond. Même si je m'étais douté qu'il ne l'avait pas réellement oublié, je suis soulagée d'apercevoir ma guitare.
— Il n'oserait pas oublié Maggie enfin, lance Gabriel en éclatant de rire.
Nous éclatons tous de rire. Maggie c'est le surnom que les garçons ont trouvé à ma guitare quand on s'est tous connu. C'était une blague à la base, mais le surnom est resté.
