* * *
Je passais par là lorsque je l'ai vue, assise à l'arrêt de bus. Je m'arrête devant elle retire mon casque. Elle a l'air surprise de me voir ici.
— Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle en se levant du banc.
— Je te poserais bien la même question, rétorqué-je.
Je réussis à lui arracher un sourire.
— Je travaille pas très loin d'ici, j'attends le bus.
Je pose mon casque devant moi.
— Moi je passais par là, je revenais d'une répétition.
C'est la vérité. Le hangar n'est très loin d'ici.
— Ça fait longtemps que tu attends le bus ?
Elle détourne le regard.
— Non, ment-elle.
— Tu veux que je te ramène ? proposé-je.
Elle me regarde, un peu surprise. En même temps, elle a l'air d'attendre ici depuis un bon moment et je n'ai pas très envie de la laisser dehors alors qu'il fait un peu frais et que la nuit commence à tomber. En plus, nous allons au même endroit de toute façon.
Elle secoue la tête en souriant.
— Non, merci.
Je soupire.
— Je crois que tu n'as pas vraiment d'autres choix si tu veux rentrer à pied.
— Je prendrais le prochain bus, rétorque-t-elle.
— Il ne passera pas.
Le sourire sur son visage disparait et elle fronce les sourcils.
— Il a eu un accrochage en centre-ville, ton bus ne passera pas.
Elle soupire bruyamment. D'accord, il n'y a pas vraiment eu d'accrochage. En fait, je ne sais foutrement pas pourquoi son bus n'est pas passé et je ne sais pas non plus si le suivant passera. Mais je sais que c'est le seul moyen pour qu'elle accepte que je la ramène sur ma putain de moto. Pourquoi je tiens tant à la ramener ? Parce que c'est clairement ridicule qu'elle se tape une demi-heure de bus – s'il passe – alors qu'avec ma moto, on serait rentré en dix bonnes minutes.
— Je ne monterais pas sur ta moto, déclare-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
Cette fois, c'est moi qui soupire. Qu'est-ce qu'elle peut être têtue ! À moins qu'elle ait peur.
— Tu as peur des motos ?
Elle décroise subitement les bras.
— Non ! Non, ce n'est pas ça.
Elle ne semble pas vouloir en dire plus et je n'insiste pas.
— Très bien, fais comme tu veux, dis-je en remettant mon casque.
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Forever Yours
Roman d'amourMia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour. Cette année elle intègre une université de province...