Mia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour.
Cette année elle intègre une université de province...
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* * *
— C'est parti, déclare Gabriel toujours aussi animé par ce jeu. Sept minutes au paradis pour Carter et.... Mia, c'est ça ?
J'acquiesce et me lève, sans manquer le clin d'œil de Selena, qui se retient presque de rire. Je jette un bref coup d'œil à Carter qui a un petit sourire en coin et le suit en direction de la chambre de Zach tandis que les autres commencent à discuter entre eux. Mon voisin ouvre la porte de la chambre, me laisse entrer et la referme derrière moi. Je découvre alors la chambre de Zachary, dans le même esprit déco que le salon. Le mur du fond, contre lequel est agencé le lit, est en brique rouge, comme celui du salon. La déco est relativement simple, si ce n'est quelques posters à l'effigie des Smoking Boys et d'autres groupes sont accrochés à certains endroit aux murs.
— Tu es le genre de personne qui essaie de sonder la personnalité des gens rien qu'en observant à quoi ressemble leur lieu de vie ? lance-t-il pour plaisanter.
Je souris et le suit vers un placard.
— Tu es le genre de personne qui pense que ce n'est pas possible de comprendre les gens de cette façon ?
Il ne répond pas et entre dans le placard. J'entre à mon tour et il referme les battants derrière moi. Seule nous parvient la faible lumière à travers les battants du placard, mais je parviens néanmoins parfaitement à discerner le visage et le corps de Carter.
— Je pense qu'il ne faut pas se fier aux apparences, finit-il par répondre.
Je souris. Il marque un point. On entend vaguement la musique venant du salon, ce qui comble un peu le silence, et ça me rassure un peu. Si le silence était total, on aurait pu entendre notre respiration, et ça aurait été plus gênant.
— Alors dis-moi, comment est-ce que tu comprends les gens ? demandé-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
Même si nous sommes presque dans l'obscurité, je peux le voir presque distinctement et je vois ses yeux descendre sur mes bras, remonter un peu, puis plonger de nouveau son regard dans le mien. Je décroise mes bras et rougis un peu, mais ça, il ne peut pas le voir.
— Je ne cherche pas à comprendre les gens, lâche-t-il en s'adossant au mur derrière lui. Chacun a son histoire et c'est tout.
La lumière qui traverse le battant à côté de nous éclaire légèrement le côté droit de son visage, ce qui lui donne un air un peu plus mystérieux.
— Alors raconte-moi la tienne.
Ses yeux se détachent des miens et il semble secouer légèrement la tête, sa mâchoire semble s'être légèrement contracté.
— Je n'en ai pas envie. De plus, je ne crois pas te connaître depuis assez longtemps pour te raconter mon "histoire", fait-il en mimant des guillemets.
