Mia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour.
Cette année elle intègre une université de province...
Oops! Ang larawang ito ay hindi sumusunod sa aming mga alituntunin sa nilalaman. Upang magpatuloy sa pag-publish, subukan itong alisin o mag-upload ng bago.
* * *
Un nouvel objectif s'est infiltré dans mon esprit au cours de ces deux dernières semaines : récupérer la confiance de Mia. Je ne sais pas si je cherche à prouver quelque chose ou si, en le faisant, j'admets que j'aime bien cette fille, mais je crois que la raison qui me pousse à le faire, c'est que j'ai besoin d'au moins une victoire en ce moment. Depuis que j'ai revu mon père, j'ai le sentiment que ma mère a changé de camp et qu'une fois de plus, il a gagné et j'ai perdu. Je sais que je ne pourrais pas faire changer ma mère d'avis. Lorsque je lui ai demandé de choisir entre lui et moi, j'ai en partie fait le choix pour elle puisque je ne prends plus ses appels. Je sais qu'elle serait incapable de choisir entre nous deux, bien qu'il me paraisse toujours invraisemblable qu'elle pardonne à cette enflure qui me sert de père, alors je lui ai facilité la tâche et décidé que tant qu'elle reverra mon père, elle ne me verra plus. Certains pourraient trouver ça dur, mais pour moi c'est une sentence plutôt juste.
Mon père a été la source de tous mes problèmes. Quand il est parti, avec ma mère on était dans la merde financièrement, et puis elle a eu des difficultés morales à se remettre de son départ. Je l'ai épaulé et suis devenu l'homme de la maison à seulement dix ans, ce qui, soyons honnête, a de quoi expliquer le fait que je sois quelqu'un de solitaire : je suis habitué à me débrouiller seul. Mais le plus dur, ça a été ma vie en dehors de la maison. Les autres enfants se sont mis à se moquer de moi et à m'humilier, ils disaient que mon père était parti parce que j'étais nul et décevant, et que mon père ne m'aimait pas. Je ne les aurais peut-être pas cru si ce n'était pas déjà des phrases que mon paternel m'avait balancé à la figure.
Je suis devenu un loup solitaire, et la guitare m'a sauvé, sinon je pense que je ne serais plus de ce monde aujourd'hui. Et puis j'ai rencontré Zach et Gabe au lycée, et ce sont devenus mes amis, les seuls que je n'ai jamais eus. Je me suis endurci mentalement et physiquement, et plus personne ne m'a jamais cherché de problèmes après tout ça.
J'ai envoyé un texto à Neal cet après-midi et il m'a prévenu que le voyage à New York se terminait ce soir. J'ai donc attendu jusqu'à vingt-deux heures pour être sûre qu'elle soit rentrée et maintenant, je frappe à sa porte. Je distingue le bruit de ses pas et les cliquetis de la serrure qu'elle déverrouille. Étrangement, je me sens plutôt détendu et serein. Enfin, non, ce n'est pas étrange, je ne suis pas du genre stresser. C'est en me posant ce genre de question que je me rends compte que cette fille a un effet sur moi que je ne saurais pas décrire et ça me tue de l'admettre.
La porte s'ouvre et ses yeux foncés se posent sur moi, me détaillant de haut en bas, avant qu'elle ne referme la porte, le visage fermé.
— Attends !
Je glisse mon pied dans l'entre baille de la porte avant qu'elle ne se referme, me valant une légère douleur au niveau des orteils. On dirait que ça devient une habitude chez moi d'empêcher les gens de me claquer des portes aux nez...
