25. She's not the perfect girl next door | Carter

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J'entre dans l'amphithéâtre et m'assieds au dernier rang, dans l'ombre, à côté de Zach. Je salue les gars qui sont déjà tous au complet et le cours commence. Monsieur Foster ré-explique pour la centième fois les modalités du voyage à New York. Comme Neal est le seul d'entre nous à partir, c'est le seul qui écoute.

— Ça vous intéresse de faire une petite after après le concert samedi ?

Zach se tourne vers chacun de nous, attendant une approbation. Celui-ci a visiblement envie de prolonger la soirée de samedi, notamment pour s'amuser un peu en compagnie de Neal, avant qu'il ne parte pour New York. Finalement, sans surprise, nous acquiesçons tous. La première demi-heure du cours se résume aux explications de Monsieur Foster sur le voyage alors je me contente de consulter mon téléphone. À la fin du cours, nous rangeons tous nos affaires et sortons de la salle.

— La répète, c'est dix-sept heures, c'est ça ? demandé-je à mes amis.

Matt acquiesce et Zach confirme. Je salue mes amis et me dirige vers la résidence universitaire. Lorsque je m'approche du bâtiment, j'aperçois deux jeunes qui y entrent. Je n'y fais pas attention et entre à mon tour, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il s'agit de Mia. Le gars qui l'accompagne la tiens par la taille et marche tout près d'elle. Pathétique. Je reconnais le gars que j'avais croisé dans l'ascenseur. Du coin de l'œil, je les observe prendre le premier couloir et entrer dans une chambre. Je les ignore, me dirige vers les escaliers et rejoins ma chambre.

Je ne sais pas qui est la gars que Mia fréquente, et si elle sort avec lui – et d'ailleurs je n'en ai strictement rien à faire –, mais je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel en les revoyant tous les deux. Tellement cliché comme petit couple. Mia... je ne pensais pas que tu te réduirais à vivre dans un cliché.

Je chasse le sourire moqueur que j'ai sur le visage. Je ne sais pas pourquoi j'y accorde autant d'importance de toute façon. Cette fille, elle m'intrigue et en même, j'ai envie de la détester. C'est exactement le genre de filles à qui tout réussi dans la vie, qui ont une petite famille parfaite, des amis autour d'elles, exactement le genre de filles qui prenaient plaisir à m'humilier lorsqu'elles en avaient l'occasion. Pourtant, ce qui m'intrigue chez elle, c'est l'espoir en moi que peut-être, Mia n'est pas comme ces filles. J'ai senti qu'elle s'est ouverte un peu à moi lorsqu'elle m'a parlé de son frère l'autre jour. Sa carapace commence à céder et j'ai hâte de savoir ce qui se trouve en dessous, qui est la vraie Mia.

J'attrape mon étui à guitare et sors ma Gibson. Je profite de ce moment pour jouer quelques morceaux. L'inspiration me guide vers l'écriture de quelques paroles pour une nouvelle chanson et je couche quelques vers sur le papier de mon carnet. Je gratte quelques accords, improvise quelques riffs. Le temps semble suspendu. Quand je joue, je suis dans ma bulle, je m'immerge et laisse mes émotions prendre le dessus. La plupart du temps, ce que j'écris est plutôt sombre. Ce n'est pas de ma faute si les seules qui m'inspirent ne sont pas joyeuses.

J'ai retenu une fois une phrase qu'un de mes professeurs au collège avait dite : "A-t-on déjà lu un poème joyeux ? Les écrivains et les poètes trouvent généralement l'inspiration dans les choses tristes. On écrit peu quand on est joyeux, on écrit quand ça ne va pas". Cette phrase, ça a eu comme un déclic en moi, et c'est à partir de là que je me suis mis à écrire des chansons. Je jouais déjà de la guitare depuis plusieurs années, mais j'ai vraiment trouvé ma place en écrivant des chansons, en associant les sons et les mots. C'était mon refuge, en dehors du chaos qui régnait à l'extérieur, dans ma vie.

Je laisse mes main gratter les cordes, plus ou moins rapidement, et ferme les yeux. Lorsque je parcours les différentes parties de ma guitare, même les yeux fermés, j'ai tous mes repères, je suis dans mon monde, j'adore cette sensation. Je connais toute ma guitare par cœur. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, je pose ma guitare sur mon lit et attrape mon téléphone. Et merde ! Je suis – encore – en retard pour la répétition.

Je râle et attrape ma veste en cuir, puis quitte le campus. Je me gare devant le hangar et me dirige vers la grande porte coulissante en bois, que je pousse pour entrer à l'intérieur. Trois têtes, plus ou moins énervées, se tournent vers moi.

— McKinney ! En retard une fois de plus...

Je réponds à Zach en levant mon majeur dans sa direction puis me dirige vers ma guitare électrique, posé sur son support dans un coin de la pièce.

— Bon, reprend notre leader, comme je le disais, on a un concert ce weekend, et aussi dans deux semaines.

— Deux concerts en deux semaines ? C'est moi où on a grave du succès, fait Gabriel en riant.

C'est vrai que, dernièrement, notre succès semble croissant. On se produit presque toujours dans le même club, au Underground, mais j'ai l'impression que l'on pourrait en profiter pour étendre nos lieux de performances.

— On s'y met ? demande Matthew en attrapant sa basse.

Nous acquiesçons et commençons tous à répéter quelques chansons. De temps à autre, on fait quelques pauses et certains discutent, d'autres jouent un peu, dans leur coin. J'enlève ma guitare que j'avais mis en bandoulière et la repose sur son support avant de me diriger vers Zach, quelques feuilles à la main. Il est assis sur un de ces sortes de cubes, qui nous servent à la fois d'assises et de tables.

— Que-ce-que tu fais ? demandé-je.

— J'essaie de compléter quelques paroles.

Il tapote sa joue avec son crayon à papier et je rapproche un autre cube pour m'assoir à côté de lui.

— J'ai... écris quelques trucs, déclaré-je en sortant mon carnet.

Ses yeux vont de moi à mon carnet. Il semble un peu étonné, mais laisse apparaître un léger sourire.

— Ça faisait longtemps que tu nous avais pas ramené de nouvelles chansons, remarque-t-il en attrapant le carnet.

Je le regarde tandis qu'il feuillette les dernières pages, que je viens de rédiger.

— C'est pas mal, commente-t-il. Toujours aussi noir, mais profond. J'aime bien.

En vérité, je ne suis pas surpris que Zach aime les paroles que j'ai écrites. Non pas que j'ai assez d'égo pour prétendre que ce que j'écris est génial, mais simplement parce que Zach et moi avons un style assez commun, et il aime généralement tout ce que j'écris. Nous passons le reste de la soirée à ajuster ce nouveau morceau en trouvant un air et un rythme pour les mots que j'ai écrits : She's not the perfect girl next door, I know it, I'll prove it.

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Musique : Hate Me - Ellie Goulding & Juice Wrld. Cette musique convient plutôt bien pour l'état d'esprit de Carter ici :)

Des avis sur le roman jusqu'ici ? Vous aimez toujours autant nos personnages ? Vous avez perçu des évolutions chez eux ? ^^

Je suis ultra désolée pour le retard (il est 21h !) j'ai aucun horaire en ce moment, désolée ♥

Forever YoursWhere stories live. Discover now