Mia Coleman-Tanaka mène une petite vie tranquille. Des parents aimants, une meilleure amie toujours présente à ses côtés, un meilleur ami attentionné et une bibliothèque remplie de romans d'amour.
Cette année elle intègre une université de province...
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* * *
Je mets un moment à ouvrir mes yeux, comme si mes paupières luttaient pour que je replonge dans le sommeil. Une fois ouverts, je les plisse à la vue des rayons de soleil qui viennent illuminer la pièce. Je me sens étrangement bien, calme, et détendue. Tandis que j'ouvre un peu plus mes yeux et me redresse dans mon lit, mon regard se pose sur la porte et soudain, tel un flash de lumière, le souvenir de la nuit dernière m'apparaît.
Je suis allée au concert des Smoking Boys, avant de recevoir un texto de ma mère m'expliquant qu'elle n'était au courant de rien, puis j'ai atterri à une fête post-concert entourée du groupe, de leurs amis, mais aussi de mon ancienne meilleure amie Selena, j'ai bu – trop –, et j'ai embrassé Carter, avant qu'il n'insiste pour me ramener à la résidence, et que je l'invite à rester dormir.
Soudain moins apaisée et détendue, mon premier réflexe est de me rendre compte que je porte toujours mes vêtements de la veille, ce qui explique que j'ai assez chaud, du fait d'avoir passé la nuit sous ma couette tout habillée. Je porte ensuite la main à ma table de nuit où se trouve comme espéré mon téléphone. Nous sommes bien dimanche matin et il est onze heures. Mais quelque chose m'interpelle toujours : Où est passé Carter ? Il a pourtant bien dormi ici. Non ?
Je repousse la couette et quitte mon lit, puis erre doucement au milieu de ma chambre, avant d'attraper un sweat-shirt ainsi qu'un jean, que j'enfile à la place de ma robe. Sans réfléchir, je me dirige vers la porte, sors de ma chambre, puis m'arrête devant la porte de Carter. Je frappe doucement. Si doucement qu'il n'a probablement pas du m'entendre. Alors je pousse la poignée et par chance, la porte s'ouvre. J'entre et reste stupéfaite face à ce que je vois.
Carter, torse nu, est assis par terre, contre l'un des murs, une guitare sur les genoux. C'est une guitare acoustique qui présente quelques marques d'usure probablement dues au temps, et qui se montre unique de part les quelques autocollants sur la caisse de l'instrument. La voix rauque de Carter s'élève doucement dans la pièce, et il ne semble pas avoir remarqué ma présence.
Même si ça ne m'étonne pas vraiment, je ne pensais pas qu'il chantait – si bien, d'ailleurs. Carter m'est toujours apparu comme quelqu'un qui reste près de la lumière sans jamais s'y présenter au centre. Dans le groupe, c'est Zach le chanteur, et le leader. Carter joue seulement de la guitare et j'ai toujours cru qu'il ne voulait pas chanter pour ne pas se mettre sur le devant de la scène. Mais à l'entendre ce matin, c'est comme si le son de sa voix m'hypnotisait. Il a une voix grave, rauque, mais délicate.
Soudain, la musique cesse et je ré-ouvre mes yeux, sans m'être rendue compte que je les avais fermé. Carter me fixe, sans rien dire. Sans réfléchir, je prends la parole.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
Il regarde autour de lui avant de me répondre d'un sourire narquois.
— C'est plutôt à toi que je devrais poser la question, puisque tu es dans ma chambre.
