64. In extremis | Mia

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Je fronce les sourcils et mon cœur commence à battre un peu plus vite.

Il n'est pas venu en cours de toute la semaine et a raté la répétition de samedi dernier. Il a juste envoyé un message comme quoi il passait du temps chez sa mère. Mais je connais assez Carter pour savoir qu'il ne partirait pas comme ça, et encore moins pour louper une semaine de cours, une répétition, et bientôt un concert, termine Matthew très rapidement, visiblement angoissé.

— Je vais essayer de l'appeler, répondé-je, ne sachant pas quoi faire d'autre.

Inutile. On a déjà essayé, il ne répond plus depuis le message qu'il a envoyé vendredi dernier.

— Vendredi, tu dis ? C'est le lendemain de...

De notre sortie au lac, oui.

Il est évident que ça a quelque chose à voir avec l'appel qu'il a reçu ce soir-là et qui l'a visiblement bouleversé. Mais je ne sais pas si Matthew est au courant alors je préfère me taire pour l'instant et le mettre au courant si jamais j'ai des informations.

— Je vais faire mon possible pour le retrouver, je te rappelle si j'ai du nouveau.

Il me remercie et raccroche. Une fois mon téléphone éloigné de mon oreille, je reste un instant sans rien dire, le temps d'assimiler le fait que Carter n'aille vraiment pas bien. Je ne sais pas ce que disait le coup de fil, mais la dernière fois, quand il a revu son père, il a détruit la moitié de sa chambre universitaire avant de me hurler des choses affreuses. L'adrénaline du moment s'insinue au fond de moi.

— Carter a disparu. Il faut que j'aille le chercher, annoncé-je à Zeke en me relevant.

Celui-ci jette un bref coup d'œil à son téléphone.

— Tu as encore une demi-heure de travail à faire normalement, mais je te couvre, vas-y, annonce-t-il d'un air sérieux.

Sans réfléchir, je le prends dans mes bras, et le remercie sincèrement. Puis, je lui laisse mon petit badge, et me dirige vers ma voiture. Une fois derrière le volant, je me demande où est-ce que je peux bien aller. Je décide d'aller voir à la résidence, car même s'il y a peu de chance qu'il y soit, on ne sait jamais.

Je traverse la ville et me gare à la hâte sur le parking. Je grimpe les marches de la résidence quatre à quatre et trottine dans le couloir jusqu'à la porte voisine de la mienne. Alors, que je m'apprête à frapper, je constate qu'elle est légèrement entrouverte. Personne ne le verrait en passant dans le couloir et sans y prêter attention, mais c'est quand même très imprudent de sa part. Et également surprenant puisque Carter est plutôt du genre à protéger son jardin secret.

Lorsque je pousse la porte, j'ouvre grand les yeux en découvrant l'état pitoyable de la pièce. Le lit est totalement défait, comme s'il avait été volontairement mis sens dessus dessous, une bouteille vide est en mille morceaux auprès de son armoire, ouverte, et une pile de vêtements, par terre. Des bouteilles d'alcool – encore pleine, c'est peut-être bon signe ? – traînent sur la table et la chaise est couchée par terre.

Forever YoursWhere stories live. Discover now