Chapitre 10 (1/2)

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À leur arrivée sur Mayar, l'ambiance était tendue au sein du petit groupe. Taka et Alistair s'ignoraient, Surielle se demandait pourquoi elle avait accepté de les accompagner, et Rayad et Shaniel s'inquiétaient du temps qu'ils perdaient ici.

Le climat du dixième Royaume, Mayar, était bien différent de celui de Sagitta. La chaleur y était étouffante toute l'année, la planète baignait dans un climat tropical. La chaleur humide les saisit dès leur arrivée.

La Porte se trouvait au sein d'une clairière, et la jungle toute proche l'entourait. Des plantes luxuriantes croissaient autour d'arbres immenses, les plongeant dans la pénombre malgré un soleil haut.

Ici, nul Prêtre n'était en fonction auprès de la Porte, car le Temple d'Eraïm était à moins d'une journée de route.

Le sentier tracé au travers des arbres était bien entretenu, régulièrement balisé : impossible de s'égarer. Avec leurs ailes et les griffons, le trajet ne prit que deux heures. Bientôt, ils atterrissaient devant le porche qui marquait l'entrée du sanctuaire dédié à Eraïm.

–Bienvenue au Temple d'Eraïm, les accueillit une Disciple avec le sourire. Comment puis-je vous aider ?

–La paix d'Eraïm soit sur toi, Disciple, salua Surielle. Pourrions-nous avoir une entrevue avec l'une des Prêtresses ?

–Je vais vous conduire.

Surielle admirait sa discipline. Ses yeux violets n'avaient pas cillé en découvrant ses invités. Leur venue avait-elle été prédite ? C'était aussi une possibilité.

C'était si étrange. Elle l'avait vu en personne, pourtant, une partie d'elle doutait encore de l'existence du Dieu qui veillait sur la Fédération. Les servants d'Eraïm communiquaient-ils avec lui de la même façon qu'elle ? Elle était sûre que non.

La Disciple les invita à s'installer dans une petite pièce, largement ouverte sur l'extérieur. Une brise légère rafraichissait les lieux. Ils s'assirent sur des bancs en bois, peints de blanc, comme une toute jeune Appelée apportait un plateau de douceurs pour les faire patienter. Ses yeux s'écarquillèrent en avisant les ailes rouges d'Alistair, les ailes flamboyantes de Surielle, le regard écarlate de Shaniel et Rayad. L'air fermé de Taka complétait cet étrange tableau.

Elle balbutia des paroles de bienvenue, leur assura qu'on s'occuperait bientôt d'eux et fila sans demander son reste.

Shaniel sourit, mais Alistair s'était renfrogné, en un miroir inconscient de l'Émissaire.

–Elle va dire à tout le monde que nous sommes là.

–Et qui cela va-t-il intéresser ? rétorqua Shaniel. Pourquoi nous cacher ?

–Tranquillise-toi, Alistair. Nous ne craignons rien, ici.

Taka renifla, s'attirant le regard noir d'Alistair.

Surielle mordit dans une pâtisserie, affamée, soudain consciente d'avoir manqué le petit-déjeuner. Après une brève hésitation, Taka se joignit à elle, bientôt suivie par Shaniel. Rayad était lui trop perdu dans ses pensées pour avoir faim, et Alistair avait croisé les bras, mécontent.

Il ne s'écoula pas longtemps avant qu'une Prêtresse ne vienne les trouver.

–La paix d'Eraïm soit sur vous, mes enfants, dit-elle d'une voix douce. Je suis Naumira.

Les yeux violets étincelaient de bonté. Ses cheveux blancs étaient rassemblés en un élégant chignon sur le haut de sa tête. Sa toge blanche était plissée, retenue par une ceinture argentée à la taille. Une broche représentant un phénix la maintenait fermée.

L'héritage des phénixWhere stories live. Discover now