Chapitre 33 (2/2)

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Surielle se demanda s'ils sortiraient un jour de ce complexe. Les sirènes n'en finissaient pas de retentir, et le bruit assourdissant lui portait sur les nerfs. Après une course-poursuite qui les avait laissé à bout de souffle, ils avaient fini par semer leurs poursuivants et Surielle était totalement perdue avec les tours et détours qu'Alistair leur avait imposés.

Pour l'heure, ils s'étaient réfugiés dans une pièce aux murs blancs, immaculés, qui ressemblait bien trop à son goût à son ancienne cellule de détention. Alistair s'était contenté de leur dire que l'endroit était sûr - pour le moment. Une cape drapait ses ailes ; le coeur de Surielle se serrait chaque fois qu'elle posait les yeux sur son cousin. Jamais elle n'aurait imaginé que les dégâts soient si importants, alors que quelques plumes, laissées apparemment au hasard, parsemaient ses ailes. Elle n'avait rien dit, mais ses yeux avaient du parler pour elle car il s'était brusquement détourné avant de prendre la tête de leur petit groupe. La cape avait été son premier butin, bien avant leurs armes.

— Comment vas-tu ? s'enquit-elle.

— Ça ira mieux dans quelques minutes, marmonna Alistair en resserrant le bandage autour de sa jambe.

Un tir de laser l'avait touché plus tôt, ce qui ne l'avait pas empêché de continuer à courir.

— Tu es sûr que ce n'est pas grave ? demanda Edénar.

— C'était un tir à faible puissance, expliqua le jeune ailé. J'ai connu bien pire.

Il se releva, testa ses appuis, ajusta la ceinture qui supportait son épée et le blaster récupéré sur un ennemi. Après quelques pas hésitants, il s'installa à une console et pianota un instant.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'inquiéta Surielle.

— J'essaie de voir où nous sommes, et où se trouve la sortie. J'ai mémorisé vos positions, pas le plan entier du complexe ! Regarde !

Il pointa l'écran, où les images de plusieurs caméras de sécurité s'affichaient. De nombreux soldats y patrouillaient, sur le qui-vive.

— Tout est verrouillé, pesta-t-il.

Je peux t'aider.

Comment ?

Une diversion ?

Ne te mets pas en danger inutilement, rappela Alistair.

Je suis touché de percevoir ton inquiétude. Mais je pensais à te ramener du renfort et les utiliser.

Quel type de renforts ?

Wakao et deux de ses hommes sont en planque non loin.

Hors de question, siffla Alistair.

Pourquoi ?

Je mettrai ma main à couper qu'il nous a vendus.

Me feras-tu confiance ? demanda Zéphyr.

Le jeune ailé soupira. Le lien était nouveau, et si parfois il lui paraissait être une évidence, à d'autres moments il se rapprochait davantage d'un fardeau.

C'est moi que tu traites de fardeau ? s'indigna Zéphyr. Je t'ai laissé le choix !

Et je t'en remercie. Mais tu parles de Wakao, là.

Laisseras-tu ta fierté te priver d'une chance supplémentaire de survie ?

C'est un coup bas, ça.

L'héritage des phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant