Chapitre 18 (1/2)

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Surielle s'éveilla au son de pas précipités, s'assit en massant ses tempes, encore toute endormie. Le cliquètement de l'acier, des cris, lui firent brusquement prendre conscience que la situation était anormale.

La jeune femme jura, maintenant pleinement réveillée, chercha à tâtons une arme qui pourrait lui servir. D'habitude, elle en avait toujours une sous son oreiller !

Sauf qu'elle ne s'était pas couchée comme d'habitude, réalisa-t-elle. Elle s'était évanouie après avoir ramené ses compagnons du domaine du dieu.

Combien de temps avait-elle dormi comme une souche ?

La porte s'ouvrit et rebondit contre le mur ; Surielle sursauta, paniqua en réalisant qu'elle n'avait toujours aucune arme à portée de main.

Car la silhouette qui s'encadrait dans la porte était clairement un ennemi. Nul terrestre ne se baladerait ainsi, une arme à la main.

Surielle jura, recula au maximum. Son père lui avait appris les bases du combat à mains nues, mais là... son adversaire possédait une épée. Une grande épée qui lui conférait une allonge bien trop supérieure.

Lui avait compris que sa proie serait facile, et un sourire étira ses lèvres. Surielle balaya la table de la main, trouva quelque chose, le brandit.

Un chandelier, ce n'était pas très impressionnant, mais ça pourrait lui permettre de temporiser. Un Compagnon lié à elle n'aurait pas été du luxe pour prévenir ses amis qu'elle était en mauvaise posture, songea-t-elle.

Surielle esquiva le premier coup, jeta son arme improvisée à la tête de son adversaire pour faire diversion, s'empara du poignet de son adversaire, et fut projetée contre le mur quand il chercha à se dégager.

Elle jura en relevant, vacilla un instant, s'aperçut qu'elle était tout près de la porte.

Era... Qu'il soit loué, s'interrompit-elle, agacée.

Se retrouver auprès du dieu signerait son arrêt de mort en laissant son corps non protégé derrière elle. Elle n'était pas sûre d'avoir retrouvé assez d'énergie pour y amener son corps. Ses pouvoirs balbutiants ne lui seraient d'aucune utilité maintenant.

Surielle esquiva une autre attaque, bondit dans l'ouverture en titubant. Elle porta sa main à la sa tête, découvrit du sang. Ce choc l'avait plus secouée qu'elle ne l'aurait cru.

Le couloir était désert. Par où aller ?

Son adversaire l'obligea à une décision rapide ; elle accéléra, dérapa dans un virage, le cœur battant, sans oser regarder derrière elle. Ce n'était pourtant pas son genre de se montrer si craintive face à l'ennemi, mais quelle autre solution avait-elle ? Elle n'avait pas les compétences de son père. Lui aurait su quoi faire.

Surielle stoppa net en découvrant Rayad aux prises avec un ennemi. Trois coups portés successivement à la jambe, au ventre puis à la tête eurent raison de l'agresseur.

— Un autre arrive ! prévint-elle.

Elle se sentait si inutile. Une lame frôla sa joue ; Surielle pivota pour découvrir que son assaillant s'effondrait au sol. L'impérial les acheva en leur tranchant la jugulaire tandis que Surielle récupérait une épée. Plus lourde que celle dont elle avait l'habitude, mais elle s'y ferait. Elle ne resterait pas désarmée alors qu'ils étaient ainsi attaqués.

— Merci, souffla-t-elle. Qui sont-ils ?

— Stolisters, répondit Rayad, soucieux.

Surielle jura de nouveau. Comment réussissaient-ils à les pister ? La Barrière générée par les phénix était censée protéger les Douze Royaumes de telles attaques. Dès qu'elle le pourrait, elle devrait demander à Era... lui demander.

L'héritage des phénixWhere stories live. Discover now