Chapitre 28

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Surielle s'éveilla en hoquetant. La douleur !

— Tu te réveilles enfin ? susurra une voix dans les ténèbres.

Surielle se recroquevilla, chercha à percer l'obscurité. Où était-elle ? Sa tête bourdonnait, l'empêchant de réfléchir correctement.

— N'aie pas peur. D'où te viennent ces plumes si... éclatantes ?

— Je... je suis née ainsi, répondit Surielle avec appréhension.

— Oh. Comme c'est étrange.

La lumière s'alluma d'un coup, vive et éclatante, attaquant ses yeux. Surielle se protégea de ses mains.

— Sensible à la lumière, donc, nota la voix.

Surielle perçut le grattement d'un crayon sur une feuille de papier.

Avec précaution, elle plissa les yeux, chercha à distinguer son interlocuteur. Une blouse blanche, longue, un pantalon d'un vert foncé, des lunettes, des cheveux courts et noirs... et un regard qui la glaça.

Le sourire qu'il lui renvoya la fit frissonner.

Un prédateur.

Surielle déglutit. Où était-elle ? Qu'étaient-ils tous devenus ?

Et la réalité la frappa comme un coup de massue. Le piège qui s'était refermé sur eux. Sa capture. Rayad et Alistair, submergés. Étaient-ils morts ?

Les larmes montèrent à ses paupières. Eraïm, pourquoi n'avait-elle pu rien faire ? Elle se décomposa.

— Émotive, aussi, nota la voix, toujours aussi impersonnelle. Le... décès, de vos... amis, je présume ?

Glacée, Surielle se contenta de hocher la tête. Ils étaient tous morts ? Rayad, Alistair ? Non, elle ne voulait pas y croire. Pas Rayad, pas Alistair, ni même Wakao ou Bothik !

Qu'était-elle devenue ? Un objet ? Un sujet d'expérimentation ? Un frisson parcourut son échine. Elle était prisonnière des Stolisters, il ne pouvait en être autrement.

L'intrus se leva, et à sa surprise, se dirigea vers la porte.

— Ce sera suffisant pour aujourd'hui. De toute façon, nous avons tout notre temps, n'est-ce pas ?

La porte coulissa avec un sifflement derrière l'homme.

Tremblante, Surielle s'obligea à se lever. La pièce était grande, blanche ; froide et impersonnelle. L'éclairage était entièrement artificiel, nulle autre ouverture que la porte ne donnait sur l'extérieur. Le miroir sur l'un des murs était totalement hors contexte. Surielle pressentait que ce n'était pas un simple miroir.

Elle déglutit. Elle avait assez d'espace pour étendre ses ailes, mais aucun ailé n'aimait être enfermé. C'était contre leur nature. Surielle regarda son poignet, mais comme elle le prévoyait, on leur avait ôté tout moyen de communication.

Cela aurait été trop facile de pouvoir contacter les autres.

Enfin, s'il en restait, des autres.

Rayad et Alistair avaient été noyés sous les assaillants. Elle n'avait pas vu Bothik.

Faites qu'ils ne soient pas morts, songea-t-elle. Devait-elle croire celui qui lui avait parlé ? Elle aurait dû être effondrée, elle aurait dû pleurer toutes les larmes de son corps. Pourquoi n'y arrivait-elle pas ? Pourquoi niait-elle les évènements ?

Accepter leur mort serait admettre la terrible réalité de leur échec. Elle ne pouvait pas l'accepter. Pas encore.

L'Éveillé était tout près, elle en avait la certitude.

L'héritage des phénixWo Geschichten leben. Entdecke jetzt