Chapitre 18 (2/2)

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L'attaque des Stolisters avait brisé le sentiment de sécurité qu'avait ressenti Surielle en posant le pied sur la planète. Aioros avait déjà averti ses parents via le Wild et la Souverain avait convoqué les Djicams pour une réunion d'urgence qui se tiendrait demain. Contrairement à ce qu'elle avait craint, ses parents ne lui avaient communiqué aucune requête. Surielle était touchée de leur confiance. La quête de l'Eveillé lui appartenait, après tout, c'était elle que le dieu avait choisi pour cette quête. Elle avait hâte de découvrir les terres impériales, bien consciente pourtant que ces mondes seraient bien différents des siens, que la guerre et les épreuves les attendaient sûrement.

Les impériaux étaient devenus plus proches d'elle en quelques jours que la majorité des ailés qu'elle fréquentait depuis des années. Elle se prenait même à trouver Alistair agréable, par moments, et s'agaçait de l'hostilité omniprésente de certains Massiliens à son égard.. Après tout, comme elle, il n'avait ni choisi la couleur de ses ailes, ni choisi d'avoir des parents trop connus. Shaniel était trop adorable pour qu'on puisse la détester et Surielle admirait ses connaissances, si vastes, sur leurs deux systèmes. Une touche de naïveté complétait le personnage. Si elle avait des failles, elle les camouflait bien.

Rayad... se montrait curieusement gentil. Son père ayant la réputation d'être retors, plutôt cruel dans ses chatiments, elle n'aurait pas cru qu'il se montre autant... attentionné. Il se préoccupait d'Alistair presqu'autant que de Shaniel, comme s'il se sentait responsable d'eux. Un comble, alors qu'Alistair était présentement missionné pour assurer leur sécurité ! Le jeune prince brûlait de rentrer reconquérir son trône, et Surielle savait déjà qu'elle ferait son maximum pour l'y aider. Il le méritait.

— Tu rêvasses, Suri ?

La jeune ailée sursauta, posa la main sur sa poitrine.

— Taka ! Je ne m'attendais pas à te voir.

— J'ai vu ça, gloussa-t-elle. Voyons voir... songeais-tu à un garçon ? Un garçon à la peau noire et aux yeux brillants, peut-être ?

— Mais ! Taka, enfin !

Elésyne éclata de rire.

— Tu es plus rouge qu'une tomate, cousine. Nul ne sait combien de temps ils resteront, alors, tu devrais plutôt foncer si tu ne veux rien regretter.

— Je ne sais pas, soupira Surielle. Je me fais toujours des idées et au final je me retrouve seule avec le coeur en miettes. Comment tu fais ?

— Peut-être ne suis-je encore jamais tombée amoureuse ? répondit Taka en haussant les épaules. Tu sais, ma priorité c'est mon avancée chez les Mecers. Me battre, progresser... et tu n'imagines pas le travail que mon père me confie. Je dois connaitre l'histoire de Massilia sur le bout des doigts et apprendre à jongler avec les Clans. Je n'ai pas le temps pour le reste.

— Je me demande comment tu arrives à gérer tout ça.

— Je n'ai pas le choix, Suri, dit-elle doucement.

— Tant que tu es heureuse, n'est-ce pas l'essentiel ?

Taka soupira.

— Je ne sais pas. Je t'envie, quelque part. Tu arrives à percevoir la bonne part chez les gens.

— Sauf chez Aaron, grinça Surielle. Je me plante souvent.

— Tu vis pleinement tes émotions, tu suis les élans de ton coeur, où que cela te mène. J'aimerai pouvoir faire de même parfois. Hélas, ma raison l'emporte toujours... quand quelqu'un me plait au premier coup d'oeil, je ne peux m'empêcher de me demander si c'est bien raisonnable, les répercussions politiques possibles...

L'héritage des phénixحيث تعيش القصص. اكتشف الآن