L'Enlèvement

17. Le rêve

Le ciel, plus bleu, plus éclatant encore. Une multitude habillée en blanc. Je me trouve au milieu d'elle.

Sous mes pieds, des bruits de sabots retentissaient. Un grand cheval roux courait tout autour de la Terre. Aussi brillant et clair que semblait le ciel, la Terre n'en recevait pas la lumière. Un cri me tira de mon observation.

- Jusqu'à quand, Seigneur, jusqu'à quand?

Je relevai la tête. Les gens autour de moi commençaient à avancer vers une lumière aveuglante – à un point tel que j'étais surprise que mes yeux ne me brûlent pas. Je suivis la foule. Lentement, mais sûrement, j'approchais.

- Qui es-tu, toi? me demanda un vieillard posté sur le chemin (Je venais de réaliser qu'il y avait un chemin) qui vint me retrouver.

- Euh... Axandria Monsigny?

- Axandria? répéta-t-il, perplexe.

- Oui, c'est moi, répondis-je, un peu perdue.

- Vous ne devriez pas être là! s'exclama-t-il.

Je ne répondis pas. Après tout, c'était un rêve, il n'y avait pas grand-chose à dire.

Le vieillard réfléchit un moment les yeux fermés, puis les rouvrit. Il leva la main et me poussa.

Sous la force de l'impact, je perdis l'équilibre et tombai par derrière. Je sombrai en pleine noirceur. J'avais l'impression de me noyer, c'était si glacial...

Axandria... Axandria?... Axandria!

Je me réveillai en sursaut et me heurtai au torse de Derek.

- Pourquoi suis-je mouillée?

- Désolé, pas moyen de te faire reprendre connaissance autrement. J'ai bien essayé ce qu'on m'avait montré dans mes cours de sauveteur, mais peine perdue.

Je n'eus pas le temps de réfléchir sur ce que cela impliquait.

- On est où? m'écriai-je, paniquée.

- Chut! m'ordonna Derek. On est dans ton cabanon, reprit-il en chuchotant.

Il me fallut une bonne minute pour me souvenir des événements.

- Où est mon oncle?

- Ils l'ont amené à l'ambassade, je crois.