89. La bâtarde et le muet

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- Pas question, déclarai-je. Elle reste avec nous.

Derek empoigna le bras de Gina et Bertrand se leva pour servir de rempart entre le gendarme et mon amie. Le gendarme semblait se délecter du spectacle.

- Je ne t'ai pas dit la meilleure, n'est-ce pas? Il veut rencontrer ton amie la bâtarde avant toi!

Derek surprit mon air furieux et me prit la main pour me rappeler de me calmer. Oui, j'étais métisse, y avait-il un problème? Je réussis à contrôler mon indignation et dis le plus posément possible :

- Bon, où est-il?

- Pas si vite, moucheron. Je vous passe des menottes d'abord, vous quatre, répondit-il.

Une fois menottés, il nous entraîna vers les voitures de patrouille. Il poussa Derek et Gina dans l'une d'elles et referma la porte au moment où j'allais rentrer.

- Toi, tu vas dans l'autre voiture, siffla-t-il entre ses dents.

Il me tira les cheveux pour m'éloigner et me poussa dans l'autre véhicule. Bertrand prit place à ma gauche et le gendarme s'assit à la place du conducteur. Un autre gendarme rentra dans la voiture et nous démarrâmes aussitôt.

- Le voyage risque d'être long alors oublie les grimaces et dis-moi ton nom, m'ordonna l'homme qui conduisait.

- Je m'appelle Axandria, lui c'est Bertrand.

- Bonjour, je suis l'agent Cardin avec l'agent Padopoulos au volant, nous ramenons les non-conformes Axandria et Bertrand à la base, nous sommes partis il y a 2 minutes... à plus tard.

N'ayant ni papier ni plume, je décidai de pratiquer mon langage des signes avec Bertrand – il lui arrivait souvent de l'utiliser avec Jacques. Je connaissais seulement l'alphabet et certains signes totalement inutiles à l'extérieur d'une cuisine donc je me contentais d'épeler les mots un après l'autre, ce qui avait l'avantage de faire passer le temps. Nous « parlions » de Jacques. Au bout de 5 heures, l'agent Cardin nous interpella sans se retourner.

- Vous parlez de qui, comme ça?

Nous sursautâmes.

- D'un bon ami, répondis-je, qui a été tué cet après-midi.

Ilhocha la tête sans rien ajouter. Son collègue lui faisait signe de nous laissertranquille. 

L'EnlèvementWhere stories live. Discover now