118. Escapade

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Au final, Gina s'endormit dans ma cellule avant même que je me couche. De toute façon, je n'arrêtais pas de penser à Derek. Juste 8 cellules, me psalmodiait en boucle ma mémoire. Je bouillais de rage d'être coincée là avec Gina tandis qu'il me suffirait de faire 30 pas pour aller le voir! Il fallait que je sorte!

Soudain, un tintement métallique me fit sursauter : un trousseau de clés se balançait dans la serrure! Ce devait être celui de Jacob, que Gina avait utilisé pour entrer ici! En moins de temps qu'il le faut pour le dire, mes mains poussaient déjà la grille. Mais je m'arrêtai net. En effet, le corridor avait beau être désert, tôt ou tard les gendarmes reprendraient leur ronde. Je devais savoir de combien de temps je disposais pour flâner à ma guise dans le secteur.

Je tâtai le poignet de Gina à la recherche d'une montre. Mes doigts rencontrèrent bien vite un morceau de cuir. Hourra! Je m'empressai de le détacher et d'étirer mon bras vers ma fenêtre pour qu'un rayon de lune se reflète sur la lentille. 2h25. Je m'attachai la montre et m'étendit à côté de Gina. Il ne me restait plus qu'à attendre la prochaine ronde sans m'assoupir. Heureusement, l'ombre de Padopoulos et de ses collègues se manifestèrent bientôt entre mes barreaux. Je jetai un coup d'œil à ma montre. 2h29. Il ne me restait plus qu'à connaître leur prochaine ronde, mais ils n'avaient toujours pas fini de patrouiller. Je tendis l'oreille.

- Bon, ils ont fini par s'endormir... J'y vais, je te verrai plus tard?

- Sans doute, mais moi je ne vais pas dormir en même temps que toi... j'ai la garde de la métisse, ce n'est pas de repos! D'autant plus que le gamin vient de me lâcher...

C'était Padopoulos qui venait de parler.

- Allez, elle ne va pas s'enfuir, assure-toi simplement que sa porte est fermée.

Je retins un cri. Je ne savais pas si j'avais verrouillé mon cachot dans mon excitation. « Fais qu'elle soit verrouillée, fais qu'elle soit verrouillée... », priai-je en silence en feignant de dormir. Les pas se rapprochèrent. À ma grande surprise, je n'entendis que le clic de la serrure.

- Elle a le sommeil trop léger pour risquer de la réveiller en secouant les barreaux, expliqua Padopoulos à son ami en s'éloignant. D'ici qu'elle se mette à faire une scène à 2h du matin...

Et j'entendis les gendarmes non pas rentrer dans leur bureau juste à côté mais descendre les escaliers, sans doute pour aller dormir. Merci Seigneur, la voie était libre pour au moins une heure. 

L'EnlèvementWhere stories live. Discover now