129. Post Scriptum

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Le fossé était toujours là. Ni les pierres ni les corps n'en avaient été retirés. Même la nuit, on pouvait distinguer le nuage de mouches au-dessus du sol. Les mauvaises herbes y avaient repoussé par endroit, se frayant un chemin vers la lumière. Certaines atteignaient déjà une hauteur considérable et parvenaient à recouvrir les cadavres et les roches dans ce trou. Des rats, des champignons, des vers, tous les échelons des êtres décomposeurs avaient élu domicile dans le fossé.

Inutile d'ajouter qu'il était devenu condamné, en quelque sorte. Personne ne voulait s'en approcher, ni même le regarder. L'odeur seule qui régnait dans le terrain devait être abominable. Pas étonnant que tous les gendarmes rechignaient à s'y aventurer pour obstruer l'ouverture avec de la terre. C'est donc sans surprise que les autorités du centre de détention aient désigné les prisonniers afin de se charger de la besogne. Voyant qu'il était trop difficile de faire maintenir l'ordre dans cette situation, on a consenti à louer de la machinerie spécialisée pour accélérer et faciliter le travail. On a aussi établi qu'à l'avenir, on incinérait les corps des condamnés à mort.

Pourtant, au milieu de cette fosse commune, au milieu de cette décomposition, une pierre ressortait du lot. Au fait, ce n'était pas une pierre : il s'agissait d'une pierre tombale. Elle y avait été déposée, assurément, après la lapidation et même après la pendaison, parce que l'inscription D&A faisait vraisemblablement mention de deux défunts prisonniers. Aussi, elle avait été déposée volontairement sur le corps de « D ». La végétation l'avait elle aussi recouverte mais n'empêche que sa couleur blanche et sa singulière forme avait dû attirer de quiconque aurait jeté un coup d'œil dans le fossé. Excepté que, justement, personne ne voulait jeter un coup d'œil dans le fossé.

Étant donné que la pierre tombale est condamnée à périr avec ses destinataires dans le secret, jetons un coup d'œil à son inscription. Cela va comme suit :

D&A

« Ils ont eu beau éteindre ma flamme

Ils m'ont peut-être pris ma femme

Mais ils n'ont pas eu nos âmes »

Voilà comment ils ont bravé la mort

Voilà comment ils ont changé des vies

Leur Dieu était bien plus fort

Que tous les ennemis réunis

P.S.Précisons également que l'homme qui gravit ces mots sur la pierre et qui lança cettedernière à son actuel emplacement n'a jamais adressé la parole à nos deuxhéros, bien qu'il les connaissait tous deux et qu'il était apparenté àl'héroïne...

***

Et voilà :') vous avez enfin atteint la fin de ce roman. Merci infiniment pour tous les votes et commentaires, en plus de vous être rendu(e) jusqu'à la fin! Je vais bientôt commencer un nouveau roman sur Wattpad, alors assurez-vous d'être abonné(e) à mon compte pour plus de belles histoires! : ) Encore une fois merci, et que Dieu vous bénisse! 


L'EnlèvementWhere stories live. Discover now