56. Oui

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Je me réveillai le lendemain matin dès que les rayons du soleil traversèrent les vitres du camion.

- On a déjà traversé? demandai-je en me réveillant en sursaut.

- Oui, répliqua Derek, me faisant sursauter une nouvelle fois.

- Déjà réveillée? m'écriai-je, surprise.

- Oui, répliqua-t-il une nouvelle fois.

Je repensai à ma conversation de la veille avec celui que nous considérions tout deux comme notre père adoptif. Le souvenir me fit rouler les yeux. Pourquoi était-il revenu sur cela? Pourquoi avoir invoqué le fait que Derek et moi nous cachions la vérité – à savoir que nous ressentions quelque chose l'un pour l'autre? C'était si évident ou Jacques ne faisait que me taquiner et je m'étais découvert toute seule? J'étais tellement confuse...

Je pris quand même le temps de demander ce qui s'était passé aux douanes, sans m'adresser directement à l'un de mes compagnons de voyage. Ironie du sort, Derek répondit.

- Pas grand-chose, honnêtement. Ils n'ont même pas demandé les passeports! Ils ont simplement demandé à Jacques qui étaient les deux jeunes en arrière. Il a répondu que nous étions ses enfants adoptifs. Le douanier a dû le regarder avec des drôles d'yeux – je faisais semblant de dormir – parce qu'il a ensuite spécifié qu'ils nous avaient trouvé dans la rue, sans-abris, et qu'ils nous avaient recueillis chez lui. On est repartis ensuite.

- Tu vois, je te l'avais dit que tout se passerait bien!

- Ce n'est pas ce que tu as dit...

- C'est ce que je voulais dire!

Il me jeta un coup d'œil, amusé. Je comptai trois secondes pour lui renvoyer son sourire puis je me concentrai sur son unique fossette, droite. Un silence gêné s'installa.

- Euh... il reste combien de temps avant qu'on arrive? m'informai-je.

- Pas beaucoup. On voit déjà les décombres d'ici, me répondit Jacques. C'est la prochaine sortie.

Ainsi, il nous écoutait? Je suis prête à parier qu'ils nous observaient – en particulier moi – par son rétroviseur. J'aurais dû être plus attentive! Je fis la moue.

- Bien dormi, princesse?

Jel'ignorai. De toute façon, la ville se dressait déjà devant moi, rassurante etmenaçante à la fois. 

L'EnlèvementDonde viven las historias. Descúbrelo ahora