TOME II: PARTIE. 49

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Ressentant des picotements dans les doigts, à l’intérieur de la bouche, sentant son cœur battre de plus en plus vite, une douleur au ventre, Zahra commença à voir des petits points blancs partout.

_ On devrait l’amener à l’hôpital. Proposa Momy en voyant sa belle-sœur convulser ses yeux.

Dès qu’elle posa la main sur l’épaule de son frère, Zahra commença à émettre des bêlements de chèvre tout en écarquillant les yeux et en se débattant dans tous les sens…………………………….

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Il y a beaucoup de tristesse sur terre, mais il est difficile de surpasser celle des uns et des autres. La tristesse est un état d'âme qui parfois nous saisit, avec ou sans raison. Nombreux sont les poètes qui ont chanté ce sentiment de solitude, ce malheur ou le vague à l'âme, cet étrange spleen de la vie, et nous parlent ainsi à leur façon de tristesse…….

Un béret rouge sur la tête recouvrant sa petite queue de cheval, un manteau en wax bogolan à manches courtes par-dessus sa longue robe noire, un sac à main rouge de marque pendant à son coude dès qu’elle foula le sol de cet établissement, quelques professeurs vinrent l’accueillir chaleureusement. Comme à chaque fois le corps professoral se faisait une joie de la recevoir. Elle faisait partie de cette catégorie infime de parents d’élèves qui ne lésinait jamais sur les moyens et sur leurs énergies à s’investir pleinement dans les études de leurs mômes. Qu’il s’agisse des remises de bulletins, d’une mauvaise note, des absences, des retards ou bien tout simplement d’une simple visite de routine, tout motif était bon pour Salamata Sy afin de s’assurer de la réussite scolaire de ses enfants.

_ Madame Kane bonjour c’est toujours un plaisir de vous recevoir ! Je vous en prie. L’invita le directeur des études à s’assoir

Le directeur n’exagérait en rien quant à son plaisir de recevoir cette grande dame. Elle était leur plus grande donatrice. Qu’il s’agisse de sortie pédagogique, de sortie scolaire, de fournitures, de matériels, de rénovations, de prise en charge social : elle répondait toujours présente.

_ Comme c’est le dernier jour de classe avant les fêtes de fin d’année j’ai décidé de passer. Je dois me rendre dans les îles du Saloum et j’avais promis aux filles de m’accompagner à condition qu’elles aient bien bossée bien évidemment. Expliqua jovialement la tante de Sir.

Le directeur sourit simplement en soulevant le combiné de son téléphone fixe.

_ Veuillez convoquer Betty Kane et Bamby Bousso en seconde A s’il vous plait. Fit l’homme en camisole gris à son interlocutrice

_ Un problème monsieur Diop ? S’enquit Salamata Sy

_ Ça tombe bien que vous soyez là madame Kane. Je comptais vous faire parvenir une convocation. Dernièrement l’attitude de vos filles laisse vraiment à désirer. Dans cet établissement nous avons des règles très strictes que tous nos élèves doivent respecter sans aucune distinction. 

La cousine de Cheikh Yérim hocha la tête en guise d’approbation.

_ Comme vous le savez, le port de bijoux, coiffures, et chaussures extravagantes sont formellement interdit à plus forte raison le maquillage sous toutes ses formes……. Disait le directeur avant d’entendre des coups à la porte.

Dans des uniformes composés d’un pantalon gris, chemise blanche, gilet gris et un nœud en satin rouge, deux jeunes filles se présentèrent à eux. Toutes deux visages maquillés étaient perchés sur des escarpins à talons vertigineux. Salamata fut extrêmement surprise de les voir ainsi. Ce matin même en quittant sa maison, elle les avait vus avec des ballerines et les visages immaculés.

REBELLE Where stories live. Discover now