PARTIE. 7

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De son côté Amina remercia le ciel de n’avoir pas succombé. Il fallait qu’elle prenne des pincettes avec son chat car cet homme pourrait bien lui être fatale si elle ne faisait pas attention…

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« Mon Dieu si je m’en sors cette fois-ci sans me faire prendre je jure de ne plus le refaire »

Tout doucement elle enlevait le mouchoir en tissu qui recalait sa fenêtre pour sauter par-dessus ses talons aigus à la main qu’elle prit bien soin d’enlever avant afin de  ne pas faire de bruit. Heureusement pour elle : RAS, rien à signaler très vite elle ôta cette robe maculée de jus qu’elle jeta rageusement sur une chaise en plastique pour se démaquiller.

_ Quelle affreuse soirée marmonna-t-elle ! Que faire ?

Surprise, colère, frustration furent les émotions qui l’habiter en ces instants.

_ Si seulement Fatma était là ?

Malgré son mal être, elle soupira et émit un sourire triste. Elle venait d’admettre l’évidence même si elle le niait fièrement criant qu’elle avait même hâte qu’elle débarrasse le plancher. La vérité  était toute autre Fatma lui manquait beaucoup surtout dans des moments pareils, dans cette chambre, sur ce lit ou elles veillaient la nuit à discuter. Elle prit son téléphone pour l’appeler avant que la nouvelle situation de sa sœur ne lui en dissuade. Non elle ne pouvait appeler sa sœur mariée à 2h du matin pour lui parler de ses états d’âmes quand même.

Pour la première fois depuis le mariage de sa sœur elle ressentit vraiment son absence. Et dire qu’à l’annonce du mariage, elle s’était faite une joie d’avoir enfin la chambre rien que pour elle. Et maintenant cette chambre paraissait immense sans Fatma. L’armoire de trois battants dont elles se disputaient la place du milieu, elle ne l’avait pas rempli. Décidément cette nuit, tout lui Fatma même ce drap fleuri sur lequel elle était couchée.  A l’une de leurs innombrables disputes à l’heure du couché au lieu d’étendre tout le drap sur le lit, elle l’étalait sur une seule partie laissant le matelas dénudé à sa sœur. Et maintenant la voilà qui avait tout le lit rien pour elle mais donnerait tout pour que Fatma soit à côté d’elle cette nuit. Sur le coup elle détesta Elou Ndoye son nouveau beau-frère de lui avoir volé sa sœur.

Cet Elou Ndoye dont Fatma ne lui avait jamais parlé jusqu’à ce qu’il énonce le désir de l’épouser. D’après sa sœur, il était promoteur immobilier, un lébou originaire de Gorom une commune de Rufisque mais vivant seul à Rebeuss non loin du palais de Justice. Fatma disait l’avoir rencontré par le plus grand des hasards alors elle patientait dans une gargote le temps d’attendre l’ouverture du guichet pour récupérer son casier judiciaire. Ce jour-là Elou avait tiré d’une liasse d’argent de quoi lui payer son repas. Présentations faites, chaque matin il se déplaçait jusqu’à la boulangerie de la médina acheter son pain rien que pour y voir Fatma qui lui avait confié être une de leurs fidèles clientes.  Et 6 mois après leur rencontre, le voilà qui venait chez eux demander sa main. Contre toute attente leur mère fut celle qui s’opposa à leur union. Elle qui était assez ouverte d’esprit pour épouser un maure. Personne ne comprit sa réaction son mari le premier. D’après elle, Elou était louche et elle avait ses théories pour justifier ses inquiétudes. S’il était prometteur immobilier comment se faisait-il qu’il vive dans une chambre de location alors qu’il pouvait avoir au moins une maison à lui ? S’il avait autant d’argent qu’il le prétend pourquoi mange-t-il dans des gargotes ? Pourquoi vit-il seul ?
Mais c’était sans compter sur la ténacité de Fatma à répondre aisément à ses questions.

REBELLE Where stories live. Discover now