PARTIE. 19

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Chacun y allait de son côté s'improvisant médecin sur le coup. Un brouhaha qui sembla augmenter son mal être.

: Qu'est ce qui se passe ici ?

Tous s'écartèrent pour faire lui place. Et il s'aperçu de Zahra presque étendue sur le siège.

: Que fait-elle ainsi étendue sur le siège ?

_ Monsieur Sy elle est malade, on dirait qu'elle a une fracture à la cheville. C'est tout enflé et elle peine à marcher.

Du coin de l'œil il s'attarda sur la blessure de Zahra avant de se racler la gorge regarda sa montre et reprit son air le plus sévère.

_ Les heures de travail sont terminées. Tout le monde doit rentrer. Si cette fille est malade, elle aussi doit rentrer !

Les employés n'attendirent pas plus pour se ruer vers la sortie de l'immeuble. Quand à Sir il ne lança pas un regard à Zahra pour prendre l'ascenseur. Lorsque les portes s'ouvrirent il rencontra son frère sur le couloir.

_ Sir je croyais que t'étais rentré ?

_ Non j'avais des choses à faire. Il parait que mon assistante est malade. Elle est à l'accueil. Ramène-la à l'hôpital ! Je ne pense pas pouvoir trouver un médecin qui pourra venir l'ausculter maintenant. Après tu la déposeras chez elle et elle peut prendre sa journée de demain. Et une dernière chose pas un mot à elle sur ça.

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De l'agacement à la fureur, la colère nous fait passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, consomme beaucoup d'énergie et ne nous aide pas toujours à régler nos problèmes.

Ces derniers jours, il était devenu un véritable passoir à émotions : toujours à fleur de peau, à bout de nerf, inquiet, énervé et satisfait en même temps. Lui-même ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

« Ce n'est pas de ma faute ? Elle l'a cherché. Ce n'est pas de ma faute, toujours perchée sur des hauts talons, ce n'était qu'une question de jour de moment pour qu'elle chute. Ce n'est pas de ma faute, si elle est faible et chuter au moindre petit mouvement. Je n'ai pas à m'en faire, ce n'était pas intentionnel.... »

L'indignation d'avoir brutalisé son assistante de la sorte lui pesait. Il avait beau essayer de se justifier, sa conscience le tourmentait. Pour la première fois de sa vie, il avait causé du tort à quelqu'un malgré qu'elle l'ait cherché, il n'en n'était pas fier.

Le mécontentement, la rage, la hargne qu'il avait contre elle, traduisait sa frustration par rapport au chamboulement que causait Zahra dans sa vie, ses principes, ses convictions, son travail. Cette fille ne lui faisait que ce que les autres ont toujours appréhendé de le lui dire ou faire. Amina Zahra Fall représentait le cocktail de tout ce qu'il déteste.

Tout comme sa mère, elle lui rappelait cette leçon toujours bien apprise par cœur : femme égale problème, femme égale à frein, femme égale à faiblesse.

Tout comme sa mère, elle lui signalait un besoin insuffisamment comblé. Combien de fois sa mère leurs avait causé des problèmes son père et lui ? Malgré qu'il essaye de la tolérer, Ndèye Awa Thiam profitait de chaque occasion pour lui faire encore un coup bas.

Elevé dans un cadre strict ou tout était calculé au millimètre près, ou il faut rester fort, Zahra représentait le dérangement. Et la présence, les actes de celle-ci lui indiquait toujours qu'une limite a été franchie dans son éducation. Alors il se sentait agressé, poussé, spolié, que quelqu'un surtout elle, cette femme empiète sur ses plates-bandes.

REBELLE Where stories live. Discover now