TOME II: PARTIE. 54

70.3K 6.3K 1K
                                    

_ Tu as raison. C’est juste que quand je suis enceinte, j’aime me sentir bien dans mon corps. Juste bien, sans limite de degrée ou de durée. Ne pas avoir de nausées, ne pas faire de malaises, n'avoir mal ni au ventre, ni aux jambes, ni au dos. Ne pas voir mon vagin devenir le lieu à visiter lors de mes visites prénatales. J'aime ne pas passer mon temps chez le gynécologue car j’ai toujours l’impression d’etre malade. J’aimerai faire ce que je veux et non ce qu’on m’impose. Manger et boire ce qui me plait, sans que cela n'ait d'incidence sur personne ou mon bébé. Ne pas vivre dans la peur, dans l'angoisse de l'incertitude. Ne pas me noyer dans un puits sans fond de paperasse diverse et variée comme mon carnet de santé, les résultats d'analyse et les comptes-rendus d'échographie. J’aimerai tant pouvoir dormir la nuit. Ne plus etre déranger ni par les envies pressantes, ni par les coups dans les cotes, ni par le volume de mon ventre, ni par les insomnies de fin de grossesse……..

…………………………………………………………………………

Victor Hugo disait : “Qu'est-ce que l'impossible ? C'est le foetus du possible. La nature fait la gestation, les génies font l'accouchement.”

Qui conçoit en secret accouche en public. Bébés : facile à faire, difficile d’en accoucher. Le devoir de la mère ne s'arrête pas avec l'accouchement, ni avec l'allaitement, ni au mariage ; non, l'obligation de la vraie mère continue tant qu'elle est vivante……………………..

En Aout débutait la dernière ligne droite et rétrospectivement je pouvais dire que c’était le meilleur moment. Comme par miracle, physiquement je me portais mieux que les 8 derniers mois. Mes démangeaisons, mes nausées s’étaient littéralement estompées. Seul mon mal de dos persistait. Et pour cela je faisais plusieurs séances  d’ostéopathie qui me soulageaient un peu. J’avais hâte de rencontrer ma fille, mais j’avais surtout hâte de redevenir une seule personne dans mon corps.

Ces trois derniers jours, je me réveillais avec de grosses douleurs constantes au niveau du périnée. Après deux monitos et des consultations avec mon obstétricien, il m’avait fait savoir qu’il s’agissait de légères contractions. Selon lui le bébé commençait à descendre d’où les douleurs aiguës. Après une radio pour évaluer la taille de mon bassin, David a été rassurant. Avec mes nombreuses demandes et supplications, il m’avait expliqué qu’on tenterait l’accouchement par voie basse et qu’il serait toujours temps de passer sur une césarienne si nécessaire. Néanmoins il m’avait quand même avertie d’un gentil : « Il va falloir que tu prépares ton périnée ». Le col n’étant pas dilaté, mon docteur avait préféré me laisser rentrer.

Préparer mon périnée que ne fallait-il pas entendre avec la grossesse ? Outre l’huile d’assouplissement je ne faisais pas grand-chose pour préparer mon périnée. Selon Elisa, augmenter les rapports sexuels aidait grandement à ce niveau. Mais cela faisait plus d’un mois que mon mari et moi étions en abstinence total. Pour faire l’amour il fallait du désir et le désir n’était plus présent des deux côtés. Si de mon coté, je ne me sentais plus attirante, que ce gros ventre qui me gênait grandement dans mes positions de son côté mon mari s’inquiétait plus pour ma santé. Depuis ce jour où j’avais un tout petit peu saigné après un rapport, il avait juré me retoucher à nouveau qu’après la naissance du bébé. Et Sir Hamdel Sy respectait toujours sa parole.

_ Humm madame a l’air de bonne humeur ce matin ! Me retrouva mon mari dans sa pièce préférée.

Monsieur avait aménagé l’une de nos deux chambres de libre en chambre de bébé. Dans sa tête il avait déjà une idée bien précise de ce qu’il voulait pour sa fille. Alors sans que je n’aie mon mot à dire, il avait engagé des décorateurs d’intérieurs pour donner vie à ses idées. Malgré qu’on attende une fille, il n’y avait pourtant aucune trace de rose dans cette pièce. Pour la simple et bonne raison que lord Sy n’était pas tellement friand de cette couleur. Pour les couleurs, il avait opté pour du blanc bien évidement avec un soupçon de violet clair et foncé constitué par des autocollants de papillon de plusieurs dimensions qui formaient un grand S majuscule sur l’un des murs. 

REBELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant