TOME II : PARTIE. 4

72.9K 7.3K 636
                                    

_ Ay yaye yamaye deff ni. Isseu dinama gagne dé mo guena grawe chaise électrique dinama deff lou rawe électrocuté.
(Oh maman c’est toi qui te comporte de la sorte avec moi ? Isseu me blessera. Elle dépasse de loin la chaise électrique et fera pire que m’électrocuter.)

_ Nala sopi dome ngakh ma nopalou (Qu’elle te transforme en cendres ça me fera des vacances)

Sans attendre son reste, Zahra sortit du salon sans un au revoir pour eux. Elle dut patienter quelques minutes dans la voiture côté passager avant de voir Bassirou sortir en compagnie de Cheikh pour déposer son sac sur la banquette.

_ Néné Gallé je parlerai à Isseu. Ne t’inquiète pas elle ne te fera rien surtout en présence de grand-mère et puis je t’appellerai souvent! L’informa Cheikh en se mettant près de la fenêtre.

Sans mot, Zahra enleva le couvercle de son portable, souleva la batterie et extirpa sa carte Sim qu’elle cassa en deux pour le jeter aux pieds de son grand frère.

……………………………………………………………………….....

Albert Camus disait que la vie est la somme de notre choix. Si vous faites des choix judicieux la fortune vous sourira mais prenez les mauvaises décisions et vous le payerez peut être très chère.

Coulant sous le poids de fausses accusations, j’avais fait une rétrospection de mon parcours, de ma vie, de mes fréquentations, de mes décisions. Me remettre en question, faire ma propre autocritique m’avait poussé à beaucoup réfléchir sur le genre de fille que j’étais, le genre de fille qu’on m’attribuait et le genre de filles que j’aimerai être désormais.

Tout ceci m’avait poussé à prendre du recul par rapport à plusieurs choses notamment ma relation avec Sir. Il était grand temps que je pense à moi. En effet, depuis le début de notre relation, j’agissais régulièrement qu’en fonction de lui, de ses désirs afin de lui apporter du bonheur, de le protéger des indiscrétions en nous voyant secrètement et surtout lui donner de l’amour en lui montrant à quel point j’étais  une femme géniale pour lui.

Seulement malheureusement en me comportant de la sorte, je ne représentai qu’une femme déjà acquise et docile à ses yeux. Alors il fallait que cela change : qu’il prenne conscience que je ne lui étais pas acquise et surtout qu’il sache que mon amour pour lui n’avait changé en rien à ma personnalité. Alors dès lors il fallait que je lui montre une autre facette de moi c’est-à-dire : la femme idéale et fatale qu’il aura du mal à conquérir. Et pour y arriver il était impératif que je coupe les ponts et prenne de la distance afin de regagner une valeur sure, plus forte qui le poussera à s’investir plus et le mettre en face de ses responsabilités.

Connaissant son caractère surdimensionné, il fallait que je titille son égo afin de lui donner envie de s’investir et de prendre les choses en main. Je refusai que ces plumes que j’avais lâché dans cette relation soient vaines et caduques. Il était exclu que je devienne : son amusement du moment comme on le disait dans mon quartier, un simple passe-temps comme me l’avait dit Cheikh, la petite amie comme l’exprimaient les médias encore moins la dulcinée officieuse comme il l’envisageait. Maintenant la balle était dans son camp c’était madame Sy ou rien !

Une fois mon séance de maquillage terminée, je m’apprêtai d’une combinaison bouffant en fleurette au fond jaune de lait avec des dessins d’hirondelles multicolores à languettes fines qui laissaient deviner la naissance de ma poitrine avec de simples sandales à talons blanches, une épaisse ceinture élastique marron à la taille et une petite pochette sacoche de même couleur.

_  Zeus nomma guissé ? (Zeus comment est-ce que tu me trouves ?) M’adressai-je à la grand-mère en les retrouvant au salon en train de masser le dos d’Isseu.

REBELLE حيث تعيش القصص. اكتشف الآن