TOME II : PARTIE. 36

76.6K 7.6K 4.7K
                                    

♪ Oumou Kalsoum Ka. Hali wéla yangué. Diéwo Leyti Fall. Hali wéla yangué. Hali wéla yangué. Ko youmoune Diombadio. Hali wéla yangué. Essoume Sir Hamdel Sy. Hali wéla yangué. Ko diontado. Hali wéla yangué. (Oumou Kalsoum Ka. C’est celle à la belle cérémonie. Première épouse de Leyti Fall. C’est celle à la belle cérémonie. C’est la mère de la mariée. C’est celle à la belle cérémonie. Belle mère de Sir Hamdel Sy. C’est celle à la belle cérémonie. Elle est coquette. C’est celle à la belle cérémonie.) ♪

A l’aide leurs écharpes et foulards, Oumou et sa famille dansaient en tournant sur elles même, faisaient tournoyer en l’air les bouts de tissus et jetant des billets aux chanteuses à chaque pas….

………………………………………………………………………….

Qui juge lentement juge sûrement. Juge-toi honnêtement, et tu jugeras les autres plus charitablement !

Une tradition vieille comme le monde, la nuit nuptiale revêt différentes couleurs selon les pays. Dans certaines traditions, coutumes africaines et particulièrement Sénégalaises, la nuit de noce n’est pas une affaire des seuls époux, non, c’est aussi une affaire de tous. Tel un match de foot qui s’apprête à se jouer, des pronostics se font sur la potentielle chasteté de la fille et la virilité de l’homme………….. 

Avant minuit, Oumou s’était retirée avec ses compères pour préparer la Diombadio (mariée). La plupart des invités notamment Miss Thiam étaient rentrés après avoir reçu un appel de son mari. Tout comme Nassira elle s’était vue aussi refuser les cadeaux que lui avaient donné Kal’s. Très calculatrice pour elle, accepter les présents seraient une véritable bassesse. De ce fait seules ses filles rentrèrent les bras chargés de cadeaux.

Dans le coffre d’un Range Rover blanc aux vitres tentées, Cheikh et Pape Sidy rangeaient les valises de leur petite sœur. Quant à Amath il discutait avec son ami chauffeur dont il avait encore loué les services pour la délégation qui amènerait la mariée à Dieuppeul. Face au cadet fourbe, le conducteur le mettait en garde pour ne pas revivre le même calvaire lors du baptême de Fatma.

_ Mome moy seuyi nii sakh (C’est elle-même qui va rejoindre son foyer) Répondit Amath après que ce dernier ait fait allusion à sa petite sœur

_ Dieukeureum dé amna diabar diou rew. (Son mari a une femme très impolie) Ne put s’empêcher de commenter le chauffeur

_ Bou thii délou wate lolou sa yone néwouthii (Ne le répète surtout pas ça ne te regarde nullement) Le menaça son ami du regard

Au sein de la maison, l’ambiance était toute autre. Son beau boubou troqué contre une djellaba rose pale, le visage démaquillé, comme assise sur un œuf dans sa chambre, Oumou attendait impatiemment que sa belle-sœur Ndèye Isseu termine de laver Amina avant que sa mère ne procède au bain purificateur.

D’une oreille distraite, elle écoutait ses sœurs et sa mère Aïssata Ba l’a bombardé de questions de savoir si Amina était encore vierge. Bien qu’elle ne le démontre pas, le stress était à son comble. Il n’ya pas que sa cadette qu’on attendait au tournant mais elle aussi. Elle avait beau être une épouse et mère dévouée malgré cela il suffisait que sa fille ne soit pas trouvée chaste au lendemain de sa nuit nuptiale pour ternir l’éducation et ses valeurs transmises à ses enfants.

Même si au fond résidait en elle une certaine confiance envers Zahra, cependant il subsistait une petite voix dans sa tête qui lui rappelait que cette dernière avait passé deux semaines en compagnie de cet homme qui était désormais son mari………..

La culture comme les traditions sont très importantes pour bâtir la personnalité d'un individu ou d'une société. On ne peut comprendre une communauté sans connaître ses traditions, sa culture. Ce qui enrichit l'histoire d'un peuple c'est sa diversité culturelle.

REBELLE Where stories live. Discover now