chapitre 22

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"On aime encore plus profondément, et plus intensément, lorsque la douleur a creusé et agrandi notre cœur."


***

Ashton m'avait proposé de dormir chez lui, puisque sa maison était moins loin de chez Billy. Et le soir-même, j'étais fatigué, j'avais prévenu Tessy d'un simple texto que je ne rentrais pas cette nuit.

J'avais dormi avec Ashton. Attristé par mon échec, avec la boule au ventre, il m'avait tenté de me raisonner tout le reste de la soirée presque jusqu'à l'aube, pour me convaincre que je ne devais pas culpabiliser.

Mais c'était au-dessus de mes forces. Billy Ross gagnera toujours. Il est bien plus fort que moi.

Mais j'essayais de ne pas y penser. J'avais passé une nuit atrocement courte, en repensant à cette scène où il avait réussi à me rabaisser plus bas que terre, alors qu'il n'avait même pas vu un centimètre de mon visage.

Pour cette nuit, la seule chose que j'avais faite c'était d'écouter Ashton et de le laisser s'endormir peu à peu, regarder son visage, ses traits parfaitement dessinés, entendre sa respiration, et écouter son cœur battre à un rythme régulier.

Le soleil venait peu à peu illuminer la chambre. Vêtu d'un simple t-shirt, et de mon boxer, j'étais déjà réveillé depuis un moment. Ashton, quant à lui, dormait encore. Il semblait si épanoui, étant endormi. Je l'admirais. Le soleil venait peu à peu jusqu'à son visage, il lâchait une grimace.

Mh, gémit-t-il. Quel heure est-t-il ?!

Sa voix était si rauque. Il ouvrait les yeux rapidement, et un sourire se formait sur ses lèvres quand il me voyait le regarder.

― Arrête de me dévisager, blondie. Ça me frustre, souffla-t-il, avec une pointe d'humour.

― J'ai dût te regarder dormir pendant au moins trois heures.

― Luke, je sais que je suis beau, pas besoin de me le rappeler.

Je gloussais.

― C'est ça.

― Bon, réponds à ma question maintenant. Quel heure est-t-il ?

― Il doit être neuf heures. Le soleil se lève à peine, il doit être déjà tard, dis-je.

― Hors de question que je me lève, ronchonna-t-il. Je suis trop bien.

― Moi aussi, murmurai-je doucement, sans le quitter des yeux.

Nous restions silencieux pendant une poignée de secondes avant qu'il ne ré-ouvre les yeux pour me contempler une nouvelle fois.

Tu me manques, tu sais, me souffla-t-il doucement. Tu me manques, au lycée. Ta crinière et tes t-shirt troués me manquent.

― Juste ma crinière et mes t-shirts ?

― Non, toi aussi. Toi, tout entier.

Il se mettait à rire. Son rire était communicatif, je me mettais à rire à mon tour, avant que l'on ne se dévisage une nouvelle fois.

Le silence régnait, de nouveau. Le visage d'Ashton s'approchait du mien avant que son front ne se colle complètement au mien. Je sentais son souffle chaud issu de sa respiration irrégulière se propager sur chaque partie de mon visage au niveau de mes joues et de mes lèvres. Je n'avais encore été jamais proche d'Ashton... Du moins, de cette façon.

Il fermait les yeux, et je le voyais savourer le moment assez intimiste qu'on avait. Ma respiration devenait presque irrégulière à son tour, et mon cœur battait à tout rompre. La relation que je partageais avec Ashton était inexplicable. Je ne saurais expliquer ce comportement. Tout ce que je pensais, c'est que je profitais du moment pendant qu'il était encore temps.

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now