tome 2, chapitre 13

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"On ne prend pas toujours les bonnes décisions. On ne dit pas toujours ce qu'il faudrait non  plus. Parfois, cela paraît trop douloureux de regarder certaines choses. Alors on ne les regarde pas ; Mais elles ne s'effacent pas pour autant." Benjamin Alire Saenz


*

Luke

La nuit était déjà tombée et le gala allait bientôt commencer. Alors que mon père me mettait bien droite ma cravate et la veste de mon smoking, il me lançait un regard écarquillé.

― Tu devrais te raser, Lucas.

― La barbe, c'est signe de virilité, rétorquai-je en souriant.

― C'est surtout signe que tu es flemmard de passer un coup de rasoir sur le visage.

― Oui, aussi. Mais j'aime assez mon nouveau look. Cheveux plus longs, barbe de quatre jours. Je suis même fan. Je pourrais presque m'épouser, ris-je en lui lançant un regard complice.

Il riait a mon sarcasme avant de reprendre de plus belle.

― Je ne la sens pas cette soirée de gala...

― Moi non plus, nous sommes deux, lui dis-je doucement avant de me mordre doucement la lèvre.

― As-tu parlé à Lauren et Sullivan comme je te l'ai suggéré ?

― Non, mais j'ai tout de même une cible. Caitlin, numéro 447.

― Ah oui, Caitlin, je vois, dit-t-il en lâchant mon col et ma cravate. C'est une bonne gamine, je suis persuadé qu'elle sera une bonne alliée.

― Je suis persuadé aussi. Mais je sais qu'il faut que j'atteigne Lauren. Elle est plus tenace que je l'aurais imaginé.

― N'oublie pas que notre lien de parenté doit rester secret pour le moment. Personne ne doit savoir. Lauren et Sullivan ne doivent pas savoir. Ça pourrait être dangereux.

― Caitlin le sait déjà. Mais pas de panique, si elle révèle quoi que ce soit je lui explose la cervelle et elle n'aurait même pas le temps de rétorquer.

― Oh mon dieu ne fais pas une telle idiotie, Luke. C'est ton alliée, pas ton amie.

― Comme je te l'ai dis, si jamais elle révèle quoi que ce soit à James, à Katherine ou à n'importe qui, je lui explose la cervelle.

― Ne dis pas ça, s'égosilla-t-il presque. C'est écœurant.

― Je sais, papa. Je sais, c'est bon, râlai-je.

Je me regardais une dernière fois dans le miroir avant de voir que mon père avait fini de se préparer lui aussi. Nous nous regardions dans son miroir, sans nous dire un mot... Juste, on se contemplait. Le lien de parenté était bien présent. On avait tellement de choses en commun. La carrure, les yeux, la bouche, la forme du nez, la couleur des cheveux aussi. J'étais même persuadé qu'il voyait en moi son apparence vingt ans en arrière.

― Plus tu vieillis, et plus tu hérites de ton vieux père, me lâcha-t-il.

― Je n'avais pas pensé à ce point-là.

― Il faut croire que si, ria-t-il avant de me tapoter l'épaule doucement.

― J'aurais voulu te connaître avant tu sais, lui dis-je en me retournant pour lui faire face.

― Je le sais, et c'est la même chose pour moi.

― J'espère rattraper le temps perdu un jour.

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now