All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION)

tome 2, chapitre 9

"La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent." Albert Camus

*

Luke

« Non ! ». Mes derniers mots avant que je ne me réveille en sursaut d'un terrible cauchemar.

Ce n'était pas un cauchemar non... Mais plutôt un souvenir. Un souvenir qui me semblait tellement lointain. Chaque nuit, depuis que j'étais disparu, la dernière fois que j'avais vu Ashton me repassait en boucle dans ma mémoire. Sa voix résonnait sans cesse. Le dernier souvenir que j'avais de mon petit-ami était néfaste et considéré comme un cauchemar. J'avais pourtant l'impression que c'était hier soir.

Et ce fût deux jours de plus, coincé ici à la S.C.D.

Je n'arrivais même pas à perdre la notion du temps. Je comptais les jours, les heures, les minutes qui passaient. Les minutes semblaient des heures. J'ignorais encore ce que je pouvais faire pour m'enfuir d'ici... Devrais-je écouter mon père ? M'allier a Lauren ? Sullivan ? M'allier à eux alors qu'ils me prenaient tous pour un meurtrier... Non, ils ne voudraient sûrement pas s'allier avec moi.

Et pourquoi j'aurais besoin d'eux d'ailleurs ?

Je me réveillais dans ma nouvelle chambre. Spacieuse, rangée comme il faut, et mieux décorée que dans la première où j'avais séjourné. Katherine m'avait offert une faveur dont j'ignorais encore. Depuis le réveil, j'avais comme la sensation que Katherine me favorisait un peu.

Alors que James... Il ne s'était pas encore manifesté. Et il avait intérêt à le faire au plus vite, sinon j'allais sûrement jouer la provocation une nouvelle fois.

Le programme d'aujourd'hui était toujours le contrôle sur le pouvoir de chacun. Et aujourd'hui j'allais tester ma puissance. Mon père m'avait donné quelques anecdotes avant de commencer la leçon. J'espérais simplement ne pas avoir Lauren comme partenaire. Je refusais que cette petite garce allait encore tenter de me contrôler l'esprit. Même si apparemment, mon esprit est difficile à atteindre.

J'ignorais encore si j'avais un plan pour provoquer James. Je devais le faire, c'était presque instinctif. Tout restait encore flou. Je voulais des réponses, et plus vite que ça. J'aimerais savoir pourquoi nous sommes tous ici, ce que James nous veut exactement et pourquoi il n'y a aucun moyen de sortir d'ici ?

Mon père avait sûrement raison au final. Il devait certainement vouloir me protéger surtout. Il ne voulait clairement pas que James s'en prenne à moi. Mais après tout, je n'étais plus un enfant. Si James n'as pas les couilles de venir vers moi, alors je viendrai vers lui.

C'est aussi simple que ça.

Pour l'instant, j'ignorais si James avait su que Jack Wallace a fini par balancer sa véritable identité à son fils. Pour le moment je ne savais rien et mon père non plus d'ailleurs. J'estimais que tout était sous contrôle pour le moment.

Pour le moment.

*

Alors que j'entrais dans la cafétéria principale pour aller prendre un petit-déjeuner, mon regard se posait instantanément sur Lauren au moment-même où j'avais franchi le seuil de la porte. Je ravalais ma salive et remontait la tête. Elle me lançait un regard plutôt négatif. Je soupirais avant d'aller vers les buffets à crêpes à l'autre bout de la salle.

― Alors comme ça on essaie de faire son mec, numéro 771 ? me lança un mec un peu plus loin que moi.

Il ne cherchait pas un peu les emmerdes celui-là ? Je le laissais parler et me servais en crêpe au buffet. Il me sifflait une nouvelle fois afin que je rétorque à sa réponse. Je soupirais brusquement.