tome 2, chapitre 32

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Luke

La nuit a été courte. Il était quatre heures du matin, le soleil n'était même pas encore levé, et Ashton dormait encore profondément. J'ignore même si j'avais réellement fermé l'œil durant cette nuit. J'ai passé la plupart de la nuit à somnoler et à réfléchir par rapport à ce qu'Ashton m'avait révélé sur Tessy.

Le fait que ma propre tante, ma propre famille, mon propre sang me cachait des choses. Des choses apparemment plutôt graves selon Ashton puisqu'il refusait de m'en parler. J'essayais de ne pas y penser, mais c'était plutôt dur de se dire « tout ira bien », alors que je sais que Tess est encore prisonnière de James.

Tous dormaient encore dans leurs chambres. Je sortais dehors, en fermant la porte tout doucement, pour prendre une bouffée d'air frais. Je sentais l'agréable odeur de la rosée du matin et la brume se posait sur mon visage. Mes cernes étaient creuses, j'avais une sale mine, je baillais déjà à cause de la fatigue, et je ne ressentais aucune énergie dans mon corps. Tous se reposaient, ils avaient bien mérités une bonne nuit de sommeil.

Au motel, il y avait un grand silence. Aucune voiture ne passait dans le coin, les oiseaux ne s'étaient pas encore manifestés. Le grand silence complet.

Je pensais encore à ce que j'allais faire pour sauver Tessy. Je ne pouvais pas l'abandonner, c'est juste impossible. La laisser dans les mains de cet enfoiré, hors de question. Je voulais qu'elle soit sauvée. Après tout elle avait fait tout ce chemin pour arriver jusqu'à la S.C.D et me trouver.

Parce que oui, nous étions à des milliers de kilomètres de Sydney.

Je voulais avant tout protéger tout le monde. Mon père, Sullivan, Caitlin, Lauren, surtout Ashton. Je ne voulais qu'aucun d'eux me suivent dans cette guerre, je voulais faire cavalier seul. Je ne pouvais pas prendre le risque de perdre quelqu'un, j'ignore si je pourrais le supporter. Ils ne sont pas des soldats, moi non plus d'ailleurs.

J'entendais une porte s'ouvrir du motel. J'apercevais Sullivan qui sortait à son tour. Il m'avait certainement entendu. Ses cheveux étaient dans tous les sens, il avait laissé sa barbe pousser depuis quelques jours déjà. Il avait lui aussi une sale mine, une mine par manque de fatigue.

― Salut, lui dis-je alors qu'il commençait à me rejoindre. Je ne voulais pas te réveiller.

― Tu ne m'as pas réveillé, rassure-toi, dit-t-il en baillant un bon coup. Je suis un peu insomniaque.

― Toi aussi ?

― Tu n'as pas idée.

Il s'asseyait à côté de moi par terre, devant les différentes chambres du motel. Nous restions silencieux pendant un long moment avant d'entamer une réelle conversation.

― Comment tu te sens ? Face à tout ça ? me demanda Sullivan, avec une petite voix.

― Je ne sais pas. Je ne sais pas si je dois être colérique, stressé, inquiet, ou submergé par la rage.

― On va la retrouver, me rassura-t-il en passant une main sur mon épaule. Elle t'a sauvé la vie, après tout.

― Je refuse que vous m'accompagniez.

― Parce que tu comptais faire ça tout seul ?

― Je ne veux pas que vous preniez le risque de vous faire tuer. James est plus fort maintenant. Il pourrait tous vous massacrer.

― Parce que toi tu ne prends pas de risques, c'est vrai ?!

― Sullivan...

― Non, je refuse. Je veux dire... On s'est enfuis ensemble. Si je n'avais pas été là, tu n'aurais jamais trouvé la sortie. Si tu n'avais pas été là, on n'aurait jamais trouvé d'échappatoire face à James, et on se serait retrouvés comme des cons encore coincés à la S.C.D. On se complète, tu ne crois pas ?

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now