tome 2, chapitre 29

486 60 32
                                    

(media : James et Tess) 


« Notre monde n'a pas besoin d'âmes tièdes, il a besoin de cœurs brûlants. » Albert CAMUS

*

Tessy

Quelques heures plus tard après l'évasion.

Enfermée, ligotée, dans une pièce sans vraiment de lumière, j'essayais de fermer les yeux, tentant d'oublier l'angoisse. C'est pire que ce que je craignais. J'allais faire face à celui qui avait partagé une bonne partie de ma vie. Je n'arrivais même pas à croire que j'avais eu James Harper devant mes yeux. James Harper, en chair et en os, et surpuissant.

Le projet qu'il avait mis en place il y a déjà des années est enfin abouti. Il avait réussi à atteindre le point final...

Est-ce que j'allais vraiment mourir ici ? Je n'en savais rien. Ce que j'espérais juste, c'est que Luke ait pu avoir l'occasion de s'enfuir avec Ashton... Je priais de toutes mes forces pour que les deux personnes les plus précieuses à mes yeux soient vivants et en bonne santé. Je priais de toutes mes forces pour que ce malade ne puisse pas les rattraper.

*

Alors que j'étais assise, somnolente, je voulais essayer de dormir. Le sommeil s'était perdu depuis déjà quelques jours et j'étais affreusement épuisée. Les paupières lourdes, la respiration irrégulière, mon cœur rate plusieurs battements, et des gouttes de sueur s'élargissaient sur mon front. C'est de là que j'entends la porte de la pièce s'ouvrir brutalement.

J'aperçois le visage de cette garce de Katherine Williams. Manquait plus qu'elle. Je lâche un soupir, déçue, déjà saoulée de la voir dans la même pièce que moi. Je gardais un mauvais souvenir de cette garce qui a d'ailleurs brisé le lien que j'avais avec James à l'époque.

― Bonsoir, ma belle. La lumière te dérange ? me demanda-t-elle, un sourire de garce aux lèvres.

― C'est surtout ton visage au premier plan qui me donne la nausée.

― Ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié à quel point tu me détestes.

― Tu es venue m'emmerder ou juste pour récolter des informations que tu n'auras jamais ?

― Tu es coriace, admit-t-elle. Mais je ne vois toujours pas pourquoi James est aussi obsédé par toi après toutes ces années.

Je lâche un rire nerveux. J'ignore si le fait d'être la principale obsession de James doit être réellement un compliment ou une insulte. Je ne savais même pas comment réagir.

― Peut-être parce que je ne suis pas toi.

― Tu as raison. Tu n'es pas moi. Je ne voudrais pas avoir l'image d'une ex-mafieuse, dit-t-elle en lâchant un rire avec un soupçon d'ironie.

Je restais silencieuse. Elle était au courant pour la Russie ?! Je lâchais un soupir, désespérée... Je détestais savoir que mes secrets les plus sombres soient révélés. Je ne répondais pas à sa réponse provocante. Je ne voulais pas m'énerver et surtout je ne voulais pas qu'elle m'énerve.

― James m'a tout raconté, Stewart. Il m'a dit aussi de quelle façon tu lui as brisé son cœur. À quel point tu l'as brisé, surtout. Je pense qu'il est temps qu'il te brise le sien.

« Tu lui as brisé son cœur. » Cette parole. J'avais envie de hurler, de lâcher prise, de chialer comme un môme. J'essayais de rester calme, je me mordais la lèvre inférieure avec force. Avec tellement de force que je finissais par sentir un goût métallique et désagréable dans ma bouche. Je me rendais vite compte que ma lèvre était ensanglantée.

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now